La Côte d’Ivoire est rentrée dans un cycle de violences sans
fin depuis le décès du père de la nation, Félix Houphouët-Boigny, le 7 décembre
1993. Des violences dont Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo
se disputent la responsabilité.
En effet, tout commence en 1995. Alors que la Côte d’Ivoire
se remettait plutôt bien de la disparition du père fondateur, face au refus de
Bédié de prendre en compte les revendications de l’opposition, les chefs de
file Ouatatra et Gbagbo lancent un boycott actif de l’élection présidentielle
qui occasionne de nombreuses victimes.
En 1999, sous la pression accrue de ce duo réunit au sein du
Front républicain, le Sphinx de Daoukro ne voit pas venir le danger et est
victime d’un coup d’Etat militaire dit « sans effusion de sang ». Ses deux
principaux adversaires se félicitent chacun à sa manière de ce coup de force.
Mais les Ivoiriens qui descendent massivement dans les rues
pour acclamer les mutins sont loin de s’imaginer que la boite à pandore vient
ainsi de s’ouvrir. Car très rapidement, les dissensions naissent entre les deux
alliés du Front républicains. D’abord au sujet du partage des postes
ministériels fait par l’héritier du coup d’Etat le Général Robert Guéhi, et
ensuite au sujet de la nouvelle Constitution qui consacre la 2e République. Les
Ivoiriens assistent donc à des tentatives de déstabilisations successives du
régime militaire qui débouchent sur une crise pote électorale meurtrière en
octobre 2000.
Dans ces conditions « calamiteuses », Gbagbo accède au
pouvoir. Toutefois il n’a pas le temps de souffler. Très vite, il fait aussi
face à des tentatives de déstabilisations dont les plus marquantes sont
l’affaire de la Mercedes noire en 2001 et le de coup d’Etat manqué qui se
transforme en rébellion armée en 2002 avec son corollaire de morts.
Impossible pour lui de vaincre cette rébellion, Gbagbo est
contraint aux pourparlers avec la rébellion et les partis d’opposition qui se
regroupent au sein du G7 puis du Rassemblement des Houphouëtistes pour la
Démocratie et la Paix (RHDP). Les deux têtes de pont sont bel et bien Bédié et
Ouattara. Tous deux mènent la vie dure au Woody qui finit par chuter le 11
avril 2011 au profit du Brave Tchê. Ce, après officiellement trois mille morts.
Après l’intermède de 2015 où Bédié et Ouattara sablait
encore ensemble le champagne et Gbagbo était emprisonné à la Haye en Hollande,
le sort lié au BOG (Bédié-Ouattara-Gbagbo) réapparaît en 2020. Les prémices de
ses effets pervers sont là, perceptibles et palpables.
Depuis la déclaration de sa candidature pour un 3e mandat,
Ouattara est devenu l’ennemi commun de Bédié et Gbagbo. Les démons de 1995,
2000 et 2010 sont donc convoqués et déjà très actifs.
Alors sommes-nous tentés de nous interroger: à qui la faute?
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