La situation sociopolitique a connu un rebondissement le mardi 23 octobre 2018. Deux faits majeurs sont venus en rajouter à la tension qui prévaut dans cette cité balnéaire, depuis la proclamation des résultats des élections municipales qui se sont tenues le samedi 13 octobre 2018.
D'un: la descente d'une équipe de contrôleurs de l'Etat dans les locaux de la mairie de Grand-Bassam, dans la matinée. Issus de la Direction de la décentralisation et du développement local( Dgddl), ils sont venus voir clair dans la gestion des finances publiques par le maire sortant George Philippe Ezaley, le candidat du Pdci, déclaré perdant aux récentes élections municipales. Retirés dans les locaux de la mairie dès les premières heures de la matinée, ces agents de la Dgddl ont passé au peigne fin tous les documents comptables et autres fichiers susceptibles de les aider à faire la lumière sur les années de gestion du maire Ezaley. Et cela, loin des regards indiscrets et en l'absence du premier concerné par cet audit, un impressionnant détachement des forces de l'ordre ayant bouclé le périmètre de la mairie.
Joint par téléphone, un proche d'Ezaley a indiqué que celui-ci a été informé la veille par courrier, de cette inspection brusque. Il a indiqué que ces commis de l'Etat sont là pour cinq jours, le temps de tout ausculter à la manière d'un cultivateur qui remue la terre. L'objectif étant de vérifier si les finances publiques ont été sainement gérées sous l'ère Ezaley. Il est à noter que cette inspection s'inscrit dans les missions dévolues à la direction générale de la décentralisation et du développement local, rattaché au ministère de l'Intérieur et de la Sécurité. Il est, en effet, indiqué, sur le site officiel de la Dgddl, que cette direction a pour mission " d'effectuer des inspections et des contrôles des collectivités territoriales en liaison avec l'inspection générale des services de l'administration du territoire".
Toutefois, les circonstances dans lesquelles est menée cette opération d'inspection amènent le camp d'Ezaley à crier à la cabale. "C'est une mascarade, c'est une façon de le pousser à bout. Mais ce n'est pas cela qui va le faire reculer. Il n'a rien à se reprocher. Ils sont en train de franchir la ligne rouge", s'offusque une source de l'entourage du maire sortant.
Le deuxième fait de la journée d'hier, qui pourrait pourrir davantage la situation post-électorale à Bassam, c'est l'interpellation d'une proche collaboratrice d'Ezaley. Du nom de Cissé Seye Aïssatou, elle est patronne d'une société de transport, spécialisée dans le transport du personnel d'entreprise. Dame Cissé Seye s'était fait connaître du grand public en 2016 quand elle a été désignée meilleur chef d'entreprise dans la catégorie femme. C'est cette chef d'entreprise, par ailleurs vice-présidente de la commission de la promotion du genre de l'Ufpdci urbaine, qui a été auditionnée hier puis gardée à vue à la préfecture de police au Plateau. Selon la même source que nous avons jointe pour savoir de quoi il retourne, elle aurait été interpellée pour affaire en rapport avec les dernières élections municipales. C'est que dame Cissé Seye était superviseur lors de ce scrutin. Au dire du même proche du maire cité plus haut, l'on lui reprocherait d'avoir trempé dans un coup visant à impacter les résultats du scrutin du 13 octobre. "Ils ont monté une histoire de toutes pièces en prétendant qu'elle a soudoyé quelqu'un pour faire invalider les résultats dans un centre", explique-t-il, visiblement, peu convaincu par cette thèse. "Quel que soit ce qu'ils vont faire, la vérité va finir par triompher", renchérit-il. Au dernières nouvelles, la mise en cause aurait été relâchée.
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