L’épidémie de la dengue a refait surface en Côte D’Ivoire après les cas identifiés et circonscrits en 2017. Au Cours d’un point de presse animé ce mardi 07 Mai au Centre des Opérations D’urgence de Santé Publique à Treichville, le Professeur Joseph Vroh Benié Bi, Directeur de L’Institut Nationale d’Hygiène Public (INHP) a fait le point de la situation.
Il a indiqué que depuis le début de l’année 2019 jusqu’au vendredi 3 mai, 78 cas de dengue ont été confirmés dont 2 décès survenus. Ce sont des cas localisés essentiellement dans les communes de Cocody, Bingerville et Abobo. A l’intérieur du pays un cas a été confirmé dans la ville de Man.
" La situation n’est pas aussi alarmante comme en 2017, toutefois, la population doit redoubler de vigilance et respecter les mesures de prévention" a-t-il soutenu.
La dengue est une maladie virale provoquée par des virus du même nom (la Den), transmis à l’homme par la piqure de moustiques infectés. Il s’agit de moustiques zébrés (de couleurs blanc noir) communément appelés moustiques tigres, qui piquent pendant la journée surtout entre 16 heures et 18 heures. On distingue la dengue de type 1,2, 3 et 4. Mais l’épidémie actuelle concerne le type 1 et le type 3 qui est le plus dangereux.
La dengue présente les mêmes symptômes que le paludisme, la fièvre jaune ou encore la fièvre typhoïde. Il s’agit notamment des maux de tête et de ventre, des vomissements persistants, des douleurs aux articulations, une fatigue intense. Dans certains cas, le malade peut saigner et en mourir.
Alors pour éviter toutes complications, dès l’apparition de ces signes chez l’individu, il devra éviter l’automédication et se rendre immédiatement dans un centre de santé pour un prélèvement de sang. C’est uniquement par l’analyse en laboratoire que le médecin pourra déclarer qu’il s’agit de la dengue ou autre pathologie similaire.
« On ne peut pas dire que la dengue tue plus rapidement que le paludisme car il faudra d’abord prendre en compte le niveau de la maladie. Toutefois, vue le nombre de décès sur la période d’identification des cas, on pourrait être tenté de dire que la létalité des cas de dengue est élevée » a-t-il précisé.
Le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Public, face à ces nouveaux cas, a tout de suite procédé à la déclaration de l’épidémie à L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’investigation épidémiologique et entomologique systématique autour de tous les cas détectés, renforcement de la surveillance épidémiologique et la prise en charge gratuite des cas détectés.
Le conférencier a souligné que la prise en charge est symptomatique. En effet, il existe un vaccin contre la dengue, mais la Côte D’Ivoire n’en dispose pas pour l’instant car « ce vaccin présente beaucoup d’effet secondaire, il est cher et ne prend pas en compte les quatre type de dengue. Les travaux sont en cours pour l’amélioration de ce vaccin existant » a-t-il clarifié.
Cependant, les mesures préventives très efficaces existent.
Il s’agit entre autres de vider les retenues d’eau après chaque pluie, assécher les eaux stagnantes, éviter de garder non couverts les récipients contenant de l’eau, se débarrasser des objets usagers qui favorisent la présence et la reproduction des moustiques, désherber les alentours des maisons, surtout éviter les plantations de bananiers en agglomération ou tout autres arbre à feuilles engainantes comme l’arbre du voyageur très propice à la reproduction des moustiques et dormir de jour comme de nuit sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide.
L’épidémie de la dengue est une nouvelle pathologie à laquelle les pays doivent faire face. Des cas ont été confirmés au Burkina Faso deux années d’affilée, au Sénégal, au Liberia, au Cap vert et en Guinée Conakry.
La saison des grandes pluies, favorable à la prolifération de cette épidémie s’annonce. Par le respect strict de ces mesures de prévention, la dengue ne pourra pas prospérer en Côte d’Ivoire.
Santé
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