Ils ont survécu à Ebola mais...

M’Balou Soumah, 36 ans, de Forécariah, est tombée malade en décembre 2014. En plus de difficultés respiratoires, de douleurs abdominales et articulaires, elle souffre d’une cataracte et d’une inflammation de l’œil appelée "uvéite". Si elle n’est pas soignée, sa vue pourrait baisser très fortement. Elle ne va plus vendre ses produits au marché car elle ne peut plus travailler au soleil. Elle reste donc cloîtrée chez elle. (Livia Saavedra / Hans Lucas)

La femme et deux des enfants de Mamadou, 38 ans, sont morts. Comme il n’est pas tombé malade, sa famille ne croit pas au décès de ses proches et l’accuse de les avoir vendus. Il ne peut plus dormir chez lui et passe ses nuits devant l’entrée de la maison. (Livia Saavedra / Hans Lucas)
 

M’mah Conté, 25 ans, et ses deux enfants ont été contaminés. L’un d’eux est décédé. Atteinte d’uvéite, extrêmement fatiguée, M’mah passe désormais ses journées chez elle, à Pamelap, dans l’obscurité. (Livia Saavedra / Hans Lucas)

Alsin Touré n’a plus la force de reprendre son travail de pêcheur. Il souffre d’une très forte dépression, d’insomnies et d’une uvéite. Depuis la mort de sa femme et de l’une de ses filles en janvier 2015, il est seul avec ses autres enfants, dont le petit Mamadou. (Livia Saavedra / Hans Lucas)

Suite à de nombreux décès dans sa famille, Fatoumata, qui vit à Conakry, a pris en charge son petit frère. Travailler l’empêche de penser. Elle rentre le soir et s’occupe de Mamadou, 5 ans. Elle l’emmène à l’école à 8 heures et quitte le travail pour aller le chercher. Elle paie les frais de scolarité, il dort avec elle. Personne ne l’aide. (Livia Saavedra / Hans Lucas)

Mamadou Coumbassa, 67 ans, est surnommé "Papa Ebola" car à Tamaransi, c’est lui qui appelait l’ambulance lorsque quelqu’un tombait malade. Sa femme a été vaccinée, mais elle a très mal réagi et a dû être hospitalisée. Ses frais n’ont pas été pris en charge. (Livia Saavedra / Hans Lucas)

Mamadou, 22 ans, a contracté la maladie en Guinée, en août 2014. Il est tombé malade lors d’un voyage au Sénégal et il est, à ce jour, l’unique cas Ebola de ce pays. Cinq membres de sa famille sont morts en Guinée, dont sa mère. Il a repris avec sa sœur l’échoppe qu’elle tenait. (Livia Saavedra / Hans Lucas)

En plus d’avoir perdu des proches, Aïssatou, 30 ans, et sa famille, installées à Tamaransi, ont perdu une récolte. L’épidémie a commencé en mai, au pire moment, lorsque les travaux des champs commençaient. Aïssatou souffre d’uvéites et de migraines. Sa vision est devenue floue. (Livia Saavedra / Hans Lucas)

Quand une ONG est venue pour vacciner Ali et Aïssatou, ils ont d’abord refusé. Le maire de leur ville, Boké, a dû se faire piquer devant eux pour les convaincre. C’est seulement après qu’on leur a parlé des effets secondaires. Aïssatou souffre de gastrite et de douleurs rhumatoarticulaires. Elle est très fatiguée. Son hospitalisation leur a coûté 40.000 francs guinéens. (Livia Saavedra / Hans Lucas)

Une consultation ophtalmologique, à l’hôpital de Donka, à Conakry. Un programme de prise en charge et de recherche, baptisé "PostEboGui", a été mis en place, en collaboration avec deux instituts français, l’Inserm et l’IRD. (Livia Saavedra / Hans Lucas)