Les adeptes du rasage ou de l’épilation intime ont un risque d’infections sexuellement transmissibles multiplié par deux, mais la relation de cause à effet n’est pas évidente.
L’épilation intime est devenue la norme dans de nombreuses sociétés et l’impact sur la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST) n’est peut-être pas anodin. Aux États-Unis, une étude publiée dans «Sexually Transmitted Infections»,menée par plusieurs universités (Texas, Californie, Missouri) sur un échantillon national représentatif de la population âgée de 18 à 65 ans, montre l’ampleur du phénomène de mode: 66% des hommes et 84% des femmes rapportaient s’être déjà rasés ou épilés les parties intimes. Une personne sur six étant adepte strict, avec au moins onze épilations intégrales par an, et 10% de l’échantillon pratiquant au moins une fois par semaine un rasage partiel ou total.
Micro-coupures cutanées
Mais ce que confirment surtout les chercheurs américains, c’est le risque plus élevé d’IST parmi celles et ceux qui s’épilent ou se rasent le pubis. Après avoir tenu compte de l’âge et du nombre de partenaires sexuels, ce risque demeure quasiment doublé. Et même un peu plus pour certaines IST comme l’herpès, le papillomavirus, la syphilis ou le molluscum contagiosum.
Plus on s’épile ou se rase, plus le risque augmente. Par comparaison aux «non-épilés», les pratiquants réguliers ont un risque d’IST triplé et ce risque est même quadruplé pour les adeptes stricts du rasage ou de l’épilation.
Marqueur de risque?
«D’autres études avaient déjà montré que le fait de se raser provoquait des micro-coupures qui pouvaient faciliter la pénétration de virus ou de bactéries responsables d’IST», rappellent les auteurs. Cependant, ils refusent de conclure sur l’existence d’un lien de cause à effet direct entre rasage intime et contamination. «Même si nous avons tenu compte du nombre de partenaires sexuels au cours de la vie, écrivent-ils, il est toujours possible que nos résultats aient été faussés par des comportements sexuels à risque». Sous-entendu, ces derniers pourraient être plus fréquents chez ceux qui s’épilent ou se rasent intégralement.
D’un autre côté, le rasage intime est désormais tellement répandu, notamment chez les jeunes générations (la moitié des femmes âgées de 18 à 24 ans s’était rasé intégralement le pubis au moins une fois au cours du mois écoulé dans une étude américaine de 2008), qu’il semble difficile d’en faire un marqueur de risque en soi. D’autres études devront s’efforcer de répondre à cette question.
Il y a quelques mois, une autre étude américaine indiquait de la première motivation du rasage intime, pour les femmes, était d’ordre hygiénique. Cette nouvelle publication montre surtout qu’un pubis rasé est plus vulnérable (et moins attirant pour certains!). De quoi y réfléchir à deux fois à une époque ou les IST sont en recrudescence.
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