« C’est une injustice de perdre la vie en voulant donner la vie ». Telle est la phrase choc prononcée par Dr Justin Koffi, ce lundi 16 avril, à l’ouverture de l’Atelier préparatoire du démarrage des activités des centres régionales pour le Master en sciences infirmières et obstétricales à Nsa Hôtel de Grand-Bassam.
Selon le représentant du Directeur régional du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) pour la région Afrique de l'Ouest et du Centre, Mabingue Ngom, la réparation de cette injustice a conduit le projet Autonomisation des femmes et dividende démographique au sahel (Sweed) à mettre « un accent particulier sur l’amélioration de la qualité de la formation des sages-femmes ». D’où l’importance que revêt cet atelier préparatoire pour l’UNFPA. Car Dr Koffi reste convaincu qu’il « existe une corrélation très nette entre la qualité des ressources humaines et l’amélioration de la qualité des soins et tout ce qui concerne la réduction de la mortalité maternelle ».
Tout comme lui, Dr Blaise Koné se satisfait de cet atelier qui constitue « un point de décision dans la mise en place des centres régionaux d’excellence pour le Master en sciences infirmières et obstétricale » dont le but est de renforcer la capacité en infrastructures et équipements de formation des agents de santé. Ce d’autant plus que « la situation de la santé de la mère et de l’enfant reste préoccupante dans notre sous-région, en témoigne les indicateurs de santé maternelle et infantile. En effet selon la législation de l’UNFPA 2015, notre sous-région et celle de l’Afrique centrale sont celles qui enregistrent les plus forts taux de mortalité maternelle au niveau du continent africain avec respectivement les ratios moyens de 764 et 709 décès maternels pour 100 000 naissances ».
Cette situation, poursuit Dr Koné, est imputable à plusieurs facteurs parmi lesquels la faible demande des services de santé de la mère et de l’enfant par nos populations, le fort taux de fécondité et de l’accès limité de nos populations à des services de soin de santé maternel de qualité. « S’agissant de la qualité des soins, comme nous le savons tous, elle dépend de la disponibilité des infrastructures qui répondent au besoin en offre de soin, des procédures et processus de soin et plus encore du savoir, du savoir-faire et du savoir être des agents de santé, notamment des sages-femmes », explique-t-il.
Et de se désoler : « Malheureusement, le constat que nous faisons tous dans notre sous-région, particulièrement en Côte d’Ivoire, les formations de base des sages-femmes et des infirmiers ne répondent pas toujours à ce besoin de savoir, savoir-faire et savoir être que les populations attendent des agents de santé. » Ce déphasage entre les besoin en compétence du système de santé et les soins qui sont dispensés dans les écoles de formation, Dr Koné l’impute à « la qualité des formateurs, la vétusté des équipements et l’insuffisance des infrastructures de formation ».
Sur sept candidats, trois centres ont été choisis pour démarrer l’enseignement de Master en sciences infirmières et obstétricales. A savoir l’INFAS Côte d’Ivoire, INFSS Mali et ENSP Niamey. Selon Jean Jacques Kablan, Directeur général adjoint de l’OOAS qui intervenait à cette tribune, ce sont 244 infirmiers, maïeuticiens et sages-femmes qui devront bénéficier de cette formation.
Prévu pour durer cinq jours, cet atelier fermera ses portes le 20 avril prochain.
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