À notre passage, le mercredi 31 janvier, des habitants squattaient encore les lieux. Bérenger Gbaka Bailly en est un. L’homme est amer. « Nous sommes ici depuis 2003. Notre maison a été achetée par notre grand-mère, feue Bailly Agnès. Les appartements ont été construits par un promoteur du nom de Yorokpa. Et les gens sont venus tout casser du jour au lendemain sans mise en demeure et sans avis de démolition », fulmine Bérenger, la trentaine révolue.
Il dit néanmoins fonder un espoir sur les démarches engagées par les responsables de la cité et du quartier auprès des autorités pour trouver une solution aux difficultés des déguerpis. « Pour l’heure, on dort dans l’allée, comme on dit dans notre jargon. Nos affaires sont stockées à l’église. Mon petit frère, avec qui je vis et sa femme sont actuellement en train de chercher une maison », fait savoir Bérenger Bailly.
Il dit néanmoins fonder un espoir sur les démarches engagées par les responsables de la cité et du quartier auprès des autorités pour trouver une solution aux difficultés des déguerpis. « Pour l’heure, on dort dans l’allée, comme on dit dans notre jargon. Nos affaires sont stockées à l’église. Mon petit frère, avec qui je vis et sa femme sont actuellement en train de chercher une maison », fait savoir Bérenger Bailly.
Les sites toujours squattés par des habitants
Logée à la même enseigne, Danielle Zogbou témoigne qu’elle était propriétaire d’un salon de coiffure sur le site démoli de ‘‘Jardin d’Éden’’. « Ils sont venus sans nous prévenir, le dimanche matin. Ils ont demandé qu’on sorte nos bagages. Quelques minutes plus tard, ils sont revenus nous dire de ne pas le faire et que c’est seulement la clôture qu’ils allaient casser. À notre grande surprise, ils sont encore revenus, cette fois avec des machines et ont commencé à tout broyer. On n’a même plus eu le temps de sauver notre matériel de travail. Ma sœur Barakissa, qui habitait à côté, a tout perdu. Son lit, ses habits, ses pagnes et ses ustensiles ont été détruits avec la maison », s’est insurgée la jeune demoiselle. Qui, pour pallier le manque à gagner, s’est momentanément reconvertie en vendeuse de beignets sur les ruines du site.
Autre lieu, même décor. De l’autre côté de la voie, à l’opposé de la cité ‘‘Jardin d’Éden’’, le sous-quartier Judée, toujours à Gesco, a, quant à lui, reçu la visite musclée des engins du Daa le vendredi 26 et le samedi 27 janvier. « On n’a rien compris. Les Caterpillars nous ont surpris ici le vendredi à 18 heures. On a juste eu le temps de sortir les enfants et sauver quelques affaires essentielles. Depuis cette soirée, nous dormons dehors. On revient tous les matins, espérant que le gouvernement va faire quelque chose pour nous », explique Minata Soumahoro, une habitante du secteur, qui jure la main sur le cœur n’avoir pas reçu de mise en demeure.
Comme elle, Essoh Essan dit avoir vu disparaître son salon de coiffure sous les coups de boutoir des engins du Daa. « J’ai ouvert mon conteneur, il y a juste deux mois. Ils sont venus le vendredi autour de 16 heures pour nous dire de sortir nos affaires et qu’ils allaient venir tout détruire le samedi matin. Ils sont revenus par surprise le même vendredi à 18 heures. Je n’ai même pas eu le temps de déplacer mon conteneur. Les machines ont tout ramassé », relate la jeune fille au bord des larmes.
Logée à la même enseigne, Danielle Zogbou témoigne qu’elle était propriétaire d’un salon de coiffure sur le site démoli de ‘‘Jardin d’Éden’’. « Ils sont venus sans nous prévenir, le dimanche matin. Ils ont demandé qu’on sorte nos bagages. Quelques minutes plus tard, ils sont revenus nous dire de ne pas le faire et que c’est seulement la clôture qu’ils allaient casser. À notre grande surprise, ils sont encore revenus, cette fois avec des machines et ont commencé à tout broyer. On n’a même plus eu le temps de sauver notre matériel de travail. Ma sœur Barakissa, qui habitait à côté, a tout perdu. Son lit, ses habits, ses pagnes et ses ustensiles ont été détruits avec la maison », s’est insurgée la jeune demoiselle. Qui, pour pallier le manque à gagner, s’est momentanément reconvertie en vendeuse de beignets sur les ruines du site.
Autre lieu, même décor. De l’autre côté de la voie, à l’opposé de la cité ‘‘Jardin d’Éden’’, le sous-quartier Judée, toujours à Gesco, a, quant à lui, reçu la visite musclée des engins du Daa le vendredi 26 et le samedi 27 janvier. « On n’a rien compris. Les Caterpillars nous ont surpris ici le vendredi à 18 heures. On a juste eu le temps de sortir les enfants et sauver quelques affaires essentielles. Depuis cette soirée, nous dormons dehors. On revient tous les matins, espérant que le gouvernement va faire quelque chose pour nous », explique Minata Soumahoro, une habitante du secteur, qui jure la main sur le cœur n’avoir pas reçu de mise en demeure.
Comme elle, Essoh Essan dit avoir vu disparaître son salon de coiffure sous les coups de boutoir des engins du Daa. « J’ai ouvert mon conteneur, il y a juste deux mois. Ils sont venus le vendredi autour de 16 heures pour nous dire de sortir nos affaires et qu’ils allaient venir tout détruire le samedi matin. Ils sont revenus par surprise le même vendredi à 18 heures. Je n’ai même pas eu le temps de déplacer mon conteneur. Les machines ont tout ramassé », relate la jeune fille au bord des larmes.
Des entreprises engagées pour déblayer les gravats
Victime, elle aussi, du projet de libération des emprises de l’autoroute du Nord, Sinifa Tigani, tenante d’une quincaillerie sur le bord de la voie au niveau de la zone industrielle, dit ne plus savoir à quel saint se vouer. « Je suis ici depuis le temps d’Houphouët-Boigny. Les gens sont venus tout casser sans nous avertir quelques jours avant et sans dédommagement. Je suis obligée de revenir ici les matins avec quelques marchandises pour rassurer les clients et gérer les commandes », explique la sexagénaire. En revanche, Aïcha Sawadogo et Taïba Toussoumanou reconnaissent avoir reçu des papiers d’avertissement 3 jours avant le passage des machines.
Depuis lors, il s’est engagé une sorte de jeu de cache-cache et de course-poursuite avec les forces de l’ordre. « Chaque fois, les gens viennent nous chasser d’ici. Alors qu’on a toujours payé l’Odp (Occupation du domaine public : ndlr). On est à jour pour 2023. On s’apprêtait à payer pour 2024, quand cette opération de déguerpissement a commencé. On veut juste qu’on nous réinstalle ailleurs », souhaitent à l’unisson les dames.
Sur les sites déguerpis, des entreprises de déblaiement des décombres sont déjà l’ouvrage. Une équipe de Global Trading était à la tâche au niveau de la zone industrielle à notre passage, le 31 janvier. Des engins, équipés de pelleteuses, s’évertuaient à rassembler les gravats et à les charger dans des camions de ramassage. « Nous, on ne casse pas. On a seulement pour mission de nettoyer les sites déguerpis et de les rendre propres », a confié un agent. Qui n’a pas manqué d’ajouter que l’entreprise peut également réaliser l’aménagement des zones déguerpies, si elle est sollicitée pour le faire.
Victime, elle aussi, du projet de libération des emprises de l’autoroute du Nord, Sinifa Tigani, tenante d’une quincaillerie sur le bord de la voie au niveau de la zone industrielle, dit ne plus savoir à quel saint se vouer. « Je suis ici depuis le temps d’Houphouët-Boigny. Les gens sont venus tout casser sans nous avertir quelques jours avant et sans dédommagement. Je suis obligée de revenir ici les matins avec quelques marchandises pour rassurer les clients et gérer les commandes », explique la sexagénaire. En revanche, Aïcha Sawadogo et Taïba Toussoumanou reconnaissent avoir reçu des papiers d’avertissement 3 jours avant le passage des machines.
Depuis lors, il s’est engagé une sorte de jeu de cache-cache et de course-poursuite avec les forces de l’ordre. « Chaque fois, les gens viennent nous chasser d’ici. Alors qu’on a toujours payé l’Odp (Occupation du domaine public : ndlr). On est à jour pour 2023. On s’apprêtait à payer pour 2024, quand cette opération de déguerpissement a commencé. On veut juste qu’on nous réinstalle ailleurs », souhaitent à l’unisson les dames.
Sur les sites déguerpis, des entreprises de déblaiement des décombres sont déjà l’ouvrage. Une équipe de Global Trading était à la tâche au niveau de la zone industrielle à notre passage, le 31 janvier. Des engins, équipés de pelleteuses, s’évertuaient à rassembler les gravats et à les charger dans des camions de ramassage. « Nous, on ne casse pas. On a seulement pour mission de nettoyer les sites déguerpis et de les rendre propres », a confié un agent. Qui n’a pas manqué d’ajouter que l’entreprise peut également réaliser l’aménagement des zones déguerpies, si elle est sollicitée pour le faire.
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