
La détresse de dame Mawa Traoré, mère de 10 enfants, était si poussée que l'équipe de reportage n'a pu retenir ses émotions. L'agent de liaison avait si mal, qu'il a fondu en larmes avant de se laisser tomber sur des gravats formés après le passage des bulldozers. « Mon fils, ne fais pas ça. Et moi alors ? Qui va me consoler ? », s'est interrogée Mme Mawa Traoré, avant d'éclater, elle aussi, en sanglots.
Depuis près de cinq (5) jours, les habitants d'Aérocanal, d'Amangoua et de Kamboukro ne savent pas à quel saint se vouer. Les pleurs et les ressentiments sont leurs lots quotidiens. Mais que peuvent-ils faire face à un gouvernement ? Absolument rien. Ils sont obligés de porter leur croix, en attendant la providence. Mais pour le moment, par manque de moyens financiers pour se prendre une maison dans l'une des communes du district autonome d'Abidjan, les différentes familles ont décidé de vivre sur les gravats de leurs maisons ou de se retrouver en brousse.
Pour ceux qui ont fait le choix de la brousse, ils ont choisi les gros arbres comme abri. C'est le cas de la famille Ali Soh. Ce briquetier installé avec sa petite famille sous un gros arbre dont le bas a été aménagé en couchette, y passe la nuit avec sa femme et leur fils de six (6) mois. L'environnement qui ne convient pas au bébé, a fini par lui donner de gros boutons sur tout le corps. Ce môme de six (6) mois n'est pas le seul dans cet état. La fille d'un (1) an de Virginie Kaloulou porte également des boutons sur le corps et a une forte fièvre. « En plus des boutons, elle a le corps qui chauffe depuis deux jours. Faute de moyens financiers, je ne peux pas me rendre à l'hôpital dans l'optique de la faire soigner », a-t-elle expliqué, la gorge nouée.
La majorité des familles qui ont trouvé refuge en brousse, prie pour que le temps reste clément, le plus longtemps possible. Parce que si une pluie venait à tomber, ça serait la catastrophe avec les bagages qui sont exposés à l'air libre et à même le sol. Touré Ousmane, Koné Maïmouna, Traoré Mariam, Djelou Juliette, Touré Konaté…ces chefs de famille ne veulent qu'une seule chose : Que le gouvernement leur trouve un site de recasement et les aide à s'installer.
« Nous n'avons pas d'argent. Et la situation est devenue compliquée, après l'opération de déguerpissement. Les propriétaires de maison, qui n'ont pas été touchés, ont profité pour augmenter le prix des loyers. On nous demande entre 500.000 et 800.000 F Cfa comme caution et avance. Où allons-nous trouver cet argent ?», s'est exclamé d'une voix tremblante, Touré Ousmane, installé à Amangoua, depuis bientôt cinq (5) ans. Il est d'ailleurs l'un des doyens du quartier.
1 Commentaires
Anonyme
En Février, 2020 (05:23 AM) Ils ont cassé chez moi actuellement je n'est rien car c'est tout mon économie que j'ai mis dedans j'attends leur solution du nouveau site car çà va pasParticiper à la Discussion
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