La prostitution, le plus vieux métier au monde, s’exerce sans retenue ni scrupule dans la cité du fromager même à proximité des forces de l’ordre sensées la réprimer. C’est le cas à Baoulébougou, quartier situé non loin du commissariat de 2ème arrondissement. Des jeunes filles proposent en toute liberté leurs services aux passants. « Monsieur, vous êtes un bel homme, venez vous faire plaisir moins cher chez moi!».
Cette phrase est le refrain des prostituées venant des quatre coins de la ville pour attirer leurs clients. Elles le répètent de jour comme de nuit. Pour ces professionnelles du sexe, pas d’hésitation pour attirer leur monde. Ainsi, vêtues de manière légère, elles font fi du regard des autres pour interpeller leurs clients, de tous âges, avant de les conduire à leur « base ».
Il y a celles qu’on pourrait considérer comme les plus expérimentées qui ne s’adonnent plus au racolage. Devant les studios qu’elles occupent où les entrées et sorties ne sont pas contrôlées, «les doyennes», comme elles se font appeler par les plus jeunes, utilisent la gestuelle pour faire savoir leur disponibilité aux clients. Une fois le client appâté, la « doyenne » réussit à le convaincre à débourser la somme qu’elle désire. A en croire une prostituée qui a bien voulu se confier à Notre Voie, les « doyennes » et leurs clients finissent toujours par trouver un terrain d’attente. Selon elle, les professionnelles du sexe s’appuient sur la situation économique du pays pour baisser les prix et faire des faveurs surtout quand le client est à son premier acte. Leurs partenaires sont, entre autres, les chargeurs de bagages dans les gares routières, les sans-emplois, les élèves, les handicapés et mêmes des fonctionnaires du public et du privé.
Des habitués des ébats amoureux avec les prostitués que nous avons interrogés affirment craindre non pas des risques de contamination de maladies liées au sexe, mais les agressions physiques qui surviennent subitement au cours des parties de jambes en l’air. Des bandits de grand chemin, en complicité avec les prostitués, profitent de l’inattention des clients pour s’emparer de leurs biens (argent, vêtements, montres, chaussures etc.). Les clients traduisent régulièrement les prostitués devant le tribunal de première instance de Gagnoa pour des faits d’accusation de complicité de vol ou tout simplement d’agression.
En effet, les professionnelles du sexe du quartier Baoulébougou se caractérisent aussi par la jalousie effrénée et la colère qui les animent quand leurs probables clients traversent leur fief avec des femmes. Elles agressent ces hommes qui les défient pour ainsi dire.
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