La ville n’a plus de commissariat. Ravagé par les flammes suite à une bavure policière qui a occasionné un mort.
De l’avis de personnes rencontrées dans la ville, il n’y a plus de policier pour la sécurité des biens et des personnes. Il ne reste plus que les services de la gendarmerie pour la sécurité de Katiola à en croire les personnes rencontrées dans la ville ce dimanche.
« Il n’y a plus de policier dans la ville, la population a décidé que si un seul revient, elle s’en prendra à lui » soutient un interlocuteur de Politikafrique.info ce dimanche sur place.
La ville a retrouvé son calme, la marché clairsemé se tient, les gares routières, avec des voitures de transport surchargées, tolérées grâce au racket des forces de l’ordre, suivent leur rythme quotidien. Les travaux de préparation de certaines artères à bitumer par la société NSE avancent.
Le lundi 3 octobre dernier, Katiola était à feu et à sang suite à une bavure policière qui a coûté la vie à Yaya Sokoba, un jeune homme, présumé délinquant connu des fichiers de la police.
Katiola a retrouvé son calme après quelques jours de tension suite à la mort par balle de ce jeune ex-prisonnier. Sur les circonstances de la mort, les versions divergent.
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Selon le commissaire Jean Jacques Laga, qui s’exprimait sur les événements auprès de l’AFP, Yaya Sokoba a bénéficié de la dernière grâce présidentielle du 7 août dernier après avoir purgé une peine de prison consécutive à des « coups et blessures volontaires ».
« A sa sortie de prison, Yaya Sokoba est revenu au commissariat pour réclamer la somme de dix millions de FCFA. J’ai compris qu’il n’était pas normal. Le même jour, dans la soirée, il a tenté d’incendier un véhicule de police. Le samedi 1er octobre, il a essayé d’assommer un policier. Vu qu’il était devenu dangereux, j’ai donc dit qu’il fallait l’arrêter » a confié l’officier supérieur, absent de la scène au moment des faits.
Mais,la colère du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, en dit long sur le rapport qu’il a reçu consécutivement à cette énième bavure.
A contrario de la version du chef de service de la police, notre source, rencontrée à son domicile relate ainsi les faits.
« Le jeune était le chef d’un gang de braqueurs qui a attaque la CDCI et la Coopec. A sa sortie de prison par la grâce présidentielle, il a joint un officier de police pour lui réclamer ses 10 millions FCFA car ils avaient un deal sur son braquage. L’officier lui a alors demandé de venir au commissariat. Par la suite, on ne sait pas ce qu’il s’est passé. L’homme est mort. D’où les émeutes. Dans la traque des policiers, un officier qui tenait un élevage avicole a vu tous ses poulets et poussins emportés ainsi que de l’argent. Aujourd’hui tous les policiers sont partis sur la pointe des pieds. Le mur du commissariat même peut tomber d’une petite poussée » confie notre source.
Hamed Bakayoko a promis le jugement de tous les agents liés à des bavures. « Les armes qu’on vous a remises, c’est pour protéger la population non pour la tuer » a-t-il fait savoir récemment à l’école de police. Lire la suite ici
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