Le gouvernement ivoirien a lancé lundi la création d'un indicateur de la cherté de la vie, intégrant la perception subjective des ménages. Celui-ci sera opérationnel dès septembre 2018, en réponse aux critiques sur la faible inclusivité de la croissance.
En réponse aux critiques sur la faible inclusivité de la croissance, le gouvernement ivoirien a lancé le lundi 12 février l’élaboration d’un « indice de la vie chère », pour mieux appréhender le phénomène.
À la différence d’une mesure classique de l’inflation, cet indicateur intégrera non seulement une mesure « objective » du coût de la vie (à travers le niveau général des prix), mais également des éléments subjectifs, comme la perception des ménages.
Pour le moment, ce nouvel indice est à l’état de projet, et ne sera mis en place qu’à partir de septembre prochain.
Sept organisations sélectionnées dans un appel d’offre restreint
En attendant, les travaux préparatoires ont démarré. Chargé du projet, Souleymane Diarrassouba, le ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la promotion des PME a retenu sept organisations dans le cadre d’un appel d’offres restreint.
L’agence de notation Bloomfield Investment, l’École nationale supérieure de statistiques et d’économie appliquée (Ensea), la Cellule d’analyse des politiques économiques (Cape), l’Institut national de la statistique (INS) et l’Institut d’ethno-sociologie de l’université Félix Houphouët Bobigny d’Abidjan sont retenus pour soumissionner.
Évaluer l’impact des mesures et des actions gouvernementales dans le cadre de la lutte contre la vie chère
Pour assurer une transparence du processus de sélection de l’organe chargé de l’élaboration de l’indice, le gouvernement s’est fait accompagner par le Programme d’appui stratégique à la recherche scientifique (PASRES) en Côte d’Ivoire, dirigé par le docteur Sangaré Yaya.
Politique de blocage des prix
« Cet indice permettra d’évaluer l’impact des mesures et des actions gouvernementales dans le cadre de la lutte contre la vie chère, dont l’un des mécanismes est le plafonnement périodique des prix dans le commerce », a expliqué Souleymane Diarrassouba, le ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la promotion des PME. Il sera piloté par le Conseil national de la lutte contre la vie chère, qui a été créé en juillet 2017.
Six produits de première nécessité sont concernés par cette politique de blocage des prix : le riz, le sucre, la tomate concentrée, l’huile de cuisson et le ciment.
Si l’inflation est faible en Côte d’Ivoire – se stabilisant à 1 % en moyenne en 2017, alors que le seuil de l’UMOA se situe à 3 % –, le FMI souligne dans son dernier rapport que « la distribution inégale des fruits de la croissance pose problème », avec un taux de pauvreté qui atteignait 46 % en 2015.
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