La Banque mondiale a révélé, jeudi, les résultats de ses travaux de recherche sur l’indice du capital humain. Elle affirme qu’à cause du fait que les pays n’investissent pas dans le développement du capital humain, plus de la moitié des enfants du monde seront moins nantis qu’ils le devraient.
« Dévoilé aujourd'hui dans le cadre des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI, le nouvel indice du capital humain montre que 56 % des enfants nés aujourd'hui dans le monde seront privés de plus de la moitié de leurs revenus potentiels à l’âge adulte parce que les États ne font pas les investissements nécessaires pour produire une population éduquée, résiliente et bien portante, prête pour le monde du travail de demain », indique le communiqué de la Banque mondiale.
L'indice du capital humain permet de classer chaque pays en fonction de la productivité de la prochaine génération de travailleurs. Si la plupart des 157 pays couverts par l’indice agisse peu ou pas en vue d’améliorer le capital humain, d’autres par contre y fortement engagés.
« Dans des pays comme l'Azerbaïdjan, l'Équateur, le Mexique et la Thaïlande, les enfants nés aujourd'hui présenteraient à l'âge adulte une productivité de 40 % supérieure s'ils bénéficiaient d'une scolarité complète et d’un bon état de santé. Dans des pays comme le Maroc, El Salvador, la Tunisie et le Kenya, la différence atteint 50 % », dit le communiqué.
28 pays sont cités comme des pionniers. Parmi des pays africains.
« Vingt-huit pays* dans l’ensemble du monde et diverses catégories de revenu ont fait part de leur intérêt à participer au projet et ont déjà désigné des points focaux nationaux au sein de leurs administrations publiques pour collaborer avec le Groupe de la Banque mondiale. Ces États ont déjà entrepris d'enrichir le dialogue sur les politiques en matière de capital humain au sein de leurs ministères techniques et de définir les priorités nationales pour accélérer les progrès en la matière, en s'appuyant chacun sur leurs propres plans de développement national.
*Les 28 pays « pionniers » sont l'Arabie saoudite, l'Arménie, le Bhoutan, le Costa Rica, l'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Éthiopie, la Géorgie, l'Indonésie, l'Iraq, la Jordanie, le Kenya, le Koweït, le Lesotho, le Liban, le Malawi, le Maroc, l'Ouzbékistan, le Pakistan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Pérou, les Philippines, la Pologne, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tunisie et l'Ukraine.
Malheureusement, la Côte d’Ivoire, pays phare de la zone Uemoa, malgré sa croissance soutenue depuis plus de 5 ans, ne fait pas partie de ces pays pionniers d’Afrique.
L’indice du capital humain mesure le niveau de capital humain qu’un enfant né aujourd’hui est susceptible d’atteindre d’ici ses 18 ans, compte tenu des services de santé et d'éducation dans son pays. Il mesure la distance qui sépare un pays d’une situation optimale de scolarisation et de santé. Cette mesure intègre trois facteurs :
o Survie : un enfant né aujourd’hui atteindra-t-il l’âge d’aller à l’école ?
o Scolarité : quelle sera la durée de sa scolarité et quels seront ses acquis ?
o Santé : cet enfant sortira-t-il du système scolaire en bonne santé, prêt à poursuivre ses études ou à entrer sur le marché du travail à l'âge adulte ?
L'indice du capital humain reflète la productivité future d’un enfant né aujourd'hui, comparée à celle qu'il aurait pu atteindre s'il avait bénéficié de conditions de santé optimales et d'une scolarisation complète et de qualité. Il est calculé sur une échelle de 0 à 1, 1 représentant la meilleure note possible. Un indice national de 0,5, par exemple, signifie que le « potentiel économique » futur de la population (et du pays dans son ensemble) est amputé de moitié. Ce qui se chiffre, sur 50 ans, à de lourdes pertes économiques, avec une réduction annuelle de 1,4 % de la croissance du PIB.
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