Immersion au quartier "Gesco” précisément au “Pays bas”, ce jeudi 22 février 2024. Il est 8h quand nous rencontrons des populations "en colère, déçues, révoltés, choquées" et à la rue.
A l’entrée du quartier, des femmes, attroupées, recueillent de l’eau dans des bidons à côté des décombres de maison. Mme Konan, une locataire, l’une d’entre elles, accepte de se confier à nous: “je suis locataire, je ne sais pas si le propriétaire était informé, mais moi, ils ne m’ont pas informé. Mes enfants vont à l’école, je dors désormais dans la rue, je ne sais où aller, mes affaires ont été volées par des individus quand ma maison a été démolie”.
Un peu plus loin, des jeunes en colère et attroupés dénoncent "de “l’abus de pouvoir"; soutenant ne pas avoir été informés au préalable et avoir tout perdu après le passage des buldozers. Ces jeunes se retrouvent donc à se faire héberger par des connaissances.
N'Guessan Marc, le directeur d’une école primaire détruite, lors de l'opération du 21 février 2024, est sous le choc. Il revèle également ne pas avoir été informé et surpris par cette destruction.
“Nous n’avons pas été informés et sommes étonnés qu’on puisse détruire une école en pleine année scolaire. Que vont devenir les élèves, surtout ceux en classe d’examen? “, confie-t-il, désemparé.
Poursuivant, le visage abasourdi, il explique qu’ils n’ont pas pu sauver les dossiers des enfants.
“Nous n’avons pu rien sauver, c’est maintenant que je suis en train d’essayer de sauver des dossiers des enfants sous les décombres”.
Sur les décombres, aux abords de l’école, des élèves en tenue d’école sont venus “quand même", ce jeudi, à l’école tout triste comme pour voir une lueur d’espoir.
Par ailleurs, des personnes qui non encore impactées par l'opération de déguerpissement, demandent aux gouvernants "de leur venir en aide" tout en lançant un cri de cœur pour qu’ils attendent les vacances scolaires. Et ce, pour leur permettre de se trouver un toît et une nouvelle école pour leurs enfants.
Certaines populations revèle que ces casses ont créé la mort de personnes âgées qui n’ont pas pu supporter de voir leur biens détruits.
Des détachements des forces de sécurité (Police BAE, CRS et Gendarmes) sont déployés sur le site depuis la veille pour disperser d'éventuelles manifestations de protestations.
Pour le District d'Abidjan, maitre d'ouvrage de l'opération, ces actions de deguerpissement des emprises de l'autoroute du Nord, notamment, dans le quartier Gesco, à l'entrée d'Abidjan " apporteront à n'en point douter le bien-être aux populations du district autonome d'Abidjan".
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