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Phénomène des ''microbes" / Un prêtre accuse : «On a enseigné aux jeunes la loi du plus fort et que le succès ne s'acquiert que par la violence»

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Phénomène des ''microbes" / Un prêtre accuse : «On a enseigné aux jeunes la loi du plus fort et que le succès ne s'acquiert que par la violence»

De graves accusations contre les hommes politiques Dans une contribution publiée par l'Inter, le père Donald Zagoré, membre des Sociétés des missions africaines (Sma), a dit sa part de vérité sur le problème des ''microbes''. Pour lui ce phénomène est le signe de la décadence de la Côte d'Ivoire, un pays où les valeurs morales qui caractérisaient les peuples ont foutu le camp.

«Le phénomène des microbes qui sévit depuis un certain moment dans notre pays n'est-il pas l'expression d'une Côte d'Ivoire en pleine décadence ? Une Côte d'Ivoire où les valeurs morales de travail, de discipline, de respect et d'unité n'ont vraiment plus aucun impact sur ses filles et ses fils, et par-dessus tout sur ses jeunes générations», s'interrogele prêtre.

Pour lui ce phénomène a des origines qu'il a présentées dans sa contribution. «Il serait vraiment naïf de croire que le phénomène des microbes est né ex nihilo. Il est le résultat de tous ces choix politiques égoïstes qui ont sacrifié sur le feu de l'histoire l'intérêt du peuple ivoirien et surtout la jeunesse ivoirienne au détriment d'ambitions personnelles démesurées. En effet, de la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire : ndlr) barbare, qui a introduit dans l'univers académique la machette, à la rébellion criminelle, en passant par le patriotisme instinctif, irréfléchi, fait de bouillie du cœur, le peuple ivoirien, impuissant, n'a fait qu'assister à l'auto- destruction de sa société, qui aujourd’hui a atteint son paroxysme avec le phénomène d'enfants microbes, d’enfants criminels

Le père Donald Zagoré se demande bien ce que va devenir la Côte d'Ivoire dans un tel cas de figure. «Quel futur pour une société où l'enfant, qui en son principe même représente l'avenir, est déjà pourri ? On a enseigné aux jeunes générations en Côte d'Ivoire que la loi du plus fort est toujours la meilleure, et que le succès ne s'acquiert que par la violence, et surtout par le maniement de l'arme, blanche ou noire, peut importe, suffit qu'elle peut servir à imposer sa logique aux mépris même de la dignité et de la vie de l'homme». Pour 'homme de Dieu, les Ivoiriens ne subissent que ce qu'ils ont semé. «Qu'espérions-nous réellement d'un pays où depuis une décennie, l'échelle de valeur va de travers ? Il y a des signes qui ne trompent pas. Le phénomène d'enfants microbes est le signe et l'image d'une société ivoirienne en agonie. Il est aussi le signe et l'image de l'échec, aussi bien du politique que du religieux. Tous, sommes responsables de ce phénomène. On a, d'une manière ou d'une autre, contribué à l'émergence de la culture de la violence dans notre pays. C'est pourquoi, quand bien même il faut saluer toutes ces arrestations auxquelles nous assistons, puisque des mesures vigoureuses doivent être prises pour sauver et protéger les populations, force est de reconnaître que la solution à ce problème est loin de se trouver dans la justice punitive». Pour lui, la meilleure solution est un changement de mentalité des Ivoiriens, une réforme de la société ivoirienne. «La politique de ''l’Ivoirien nouveau'' reste pour tous un chemin à scruter. Il faut cependant que la Côte d’Ivoire sorte de cette culture de violence pour embrasser la culture de la sagesse et de l'amour. Cette culture de la sagesse et de l'amour passe nécessairement par la reconstruction de l'homme ivoirien. Il faut une prise de conscience nationale qui rejette avec force la violence comme moyen d'expression et la conception selon laquelle le succès et la réussite ne s'acquièrent que par les armes. La réforme de nos systèmes éducatifs, de nos lieux de savoirs, reste incontournable. Il est temps que nos écoles et universités soient des lieux du savoir, promoteurs d'un avenir meilleur pour nos jeunes générations et non des champs de batailles de gangs rebaptisés en syndicats. Je reste convaincu que c’est en premier lieu par la formation des consciences et l'intelligence que nous réussirons à façonner une civilisation conforme aux aspirations et aux besoins de notre société ivoirienne. Il faut aussi redorer le blason du pouvoir politique en plaçant à la tête de nos institutions des leaders modèles qui inspirent et transpirent les valeurs universelles de justice, de démocratie, de tolérance, de droits et surtout de vérité », soutient Donald Zagoré.

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