300.000 éléphants décimés en à peine dix ans ; soit près de 20 000 à 30 000 éléphants
sont tués par année pour leurs ivoires d’après des estimations du Fonds Mondial pour
la Nature (WWF).
Conséquence, l’espèce ne compte plus qu’un total de 415 000
individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier. Le déclin des
éléphants est à la vitesse de l’éclair.
Des pays ayant eu autrefois une forte population
d’éléphants ont subi malheureusement une baisse drastique de la population de
l’espèce. C’est le cas de la Tanzanie où l’effectif d’éléphants a chuté de 63% en
seulement cinq ans, passant de 109 000 spécimens auparavant à un chiffre
rédhibitoire de 43 000. Si les chiffres sur la Tanzanie sont interpellant ; que dire du
Gabon où 80% de la population des éléphants a disparu. Rien qu’entre 2004 et 2014,
ce sont 25 000 individus qui ont été abattus dans les parcs notamment, le parc de
Minkébé toujours selon WWF.
En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été
dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000.
Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 selon un rapport de l’Union
International pour la Conservation de la Nature publié en 2016.
D’après les ONG de
protection de la faune les principaux facteurs liés à la chute de l’effectif des éléphants
sont entre autres l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux
éléphants du fait de l’agriculture industrielle, des occupations anarchiques de leur
habitat ; mais surtout la recrudescence du commerce illégal de l’ivoire lié à la forte
demande internationale en Asie.
En janvier 2018, les autorités ivoiriennes avaient
démantelé un réseau sophistiqué avec la mise aux arrêts de trois trafiquants majeurs
asiatiques avec près d’une demi tonne d’ivoire saisi.
Dans la même année, 8,8 tonnes
d'ivoire de contrebande ont fait l’objet de saisie par les douanes chinoises et
singapouriennes en provenance des marchés noirs africains. Le constat est clair, le
trafic est loin de s’estomper et nous conduit vers la disparition de l’espèce.
Comment inverser la tendance ?
Pour freiner le trafic illégal de l’ivoire, les ONG de défense exhortent les gouvernants à
lutter proprement contre la corruption. Aussi, s’agit-il de mettre en œuvre, et faire
respecter les règles existantes déjà et lutter efficacement contre la criminalité
organisée aux espèces protégées. Renforcer le partenariat mondial entre les pays
d’origine, les pays de destination et de transit de l’ivoire. Mais l’un des moyens sûrs
pour inverser la tendance est l’application effective des lois fauniques, sans oublier de
les corser afin de répondre aux normes internationales.
Les autorités ivoiriennes veulent frapper fort en rendant l’actuelle peine moins
dissuasive à plus dissuasive désormais.
C’est pourquoi le Ministère des Eaux et Forêts a
initié les 8 et 9 du mois d’août dernier, un atelier national d’analyse et de validation
des textes sur l’avant-projet de loi relative à la faune. Avec ses partenaires, ils se sont
planchés sur la révision de l’actuelle loi sur la faune. Une bonne nouvelle sans doute
pour les ONG de protection d’animaux sauvages car si le projet de loi est adopté, un
trafiquant d’ivoire pourrait par exemple désormais être puni d’une peine
d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans et d’une amende de 10.000.000 à
100.000.000 francs CFA ou de l’une des deux peines pour toute infraction liée à la
future législation.
Le commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement aujourd’hui en
constante augmentation car il est lucratif. Rien qu’à lui seul, il pèse de plus 3 milliards
de dollars par an avec pour principal marché, la Chine. Le commerce international de
l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989.
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