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Société

Vœux 2018: Guillaume Gbato appelle les journalistes à la solidarité pour les batailles à venir

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A l’occasion du nouvel an 2018, Guillaume Gbato, secrétaire général du Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (Synappci), a formulé ses vœux à l’ensemble de la corporation. Après avoir fait le bilan de 2017, il invite les professionnels des médias à la solidarité pour gagner les batailles à venir.  

 

A tous les professionnels des médias de Côte d’Ivoire,

A tous nos partenaires,

La nouvelle année qui commence m’offre l’agréable plaisir de former pour l’ensemble des professionnels des médias de Côte d’Ivoire, pour les militants du Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) et pour tous nos partenaires, des vœux de santé, de prospérité et de bonheur partagé.

L’année qui s’est achevée a été une année particulièrement difficile pour les professionnels des médias ivoiriens. En février et en août 2017, huit des nôtres ont connu l’enfer de l’incarcération. Pour des délits divers, ils ont été détenus plusieurs jours durant dans des conditions extrêmement difficiles dans les violons de la brigade de recherche de la gendarmerie nationale et le camp de gendarmerie d’Agban. Mais grâce à la mobilisation exceptionnelle de toute la corporation, ils ont chaque fois recouvré la liberté et rejoint leur famille et leur rédaction. C’est donc pour moi l’occasion de féliciter tous les professionnels des médias pour leur solidarité agissante.

Au mois de novembre, à l’occasion de la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, nous avons lancé notre campagne de soutien et de solidarité envers notre camarade César Djedjemel, du journal en ligne Ivoire Matin, agressé sauvagement quelques semaines plus tôt par des agents des forces de défense et de sécurité commis à un déguerpissement dans la commune de Port-Bouët. Au cours des prochains mois nous poursuivrons et intensifierons cette campagne avec le soutien de nos partenaires nationaux et internationaux pour que justice soit rendue et que les agresseurs de Djedjemel soient identifiés et punis conformément à la loi.

A côté de ces incarcérations, les conditions de vie et de travail se sont dégradées dans nombre d’entreprises de presse où nous continuons d’assister à des licenciements abusifs, des retards et des arriérés de salaires chaque jour plus importants, à la violation des normes fondamentales du droit du travail. La convention collective des journalistes professionnels et professionnels de la communication, dont nous fêterons cette année les dix ans de sa signature, reste encore ignorée par de nombreux promoteurs de journaux.  Le cas de nos camarades du quotidien « La Matinale » dont les emplois ont été supprimés et contraints à un licenciement collectif dans des conditions inhumaines restera à jamais gravée dans notre mémoire collective. Tout comme la grève de la faim qu’ils ont observé, malheureusement, en vain.

Comme nos camarades de La Matinale, ils sont encore trop nombreux les journalistes de la presse écrite et des journaux en ligne qui continuent de vivre d’expédients. Sans perspectives. La situation est tellement difficile que nos camarades, travailleurs de Fraternité Matin ont été obligés de donner de la voix ces dernières semaines pour interpeller leurs dirigeants et le gouvernement sur la dégradation continue de leurs conditions de vie et de travail.

Le SYNAPPCI par ma voix, salue la solidarité et l’engagement de tous les travailleurs de Fraternité Matin dans la lutte. Le SYNAPPCI salue par ailleurs l’ouverture de discussions entre le gouvernement et les travailleurs à travers le ministère de la Communication. Le SYNAPPCI souhaite que ces discussions se poursuivent dans un cadre formel et la sincérité avec le souci de préserver la paix sociale.

Même si le SYNAPPCI a noté avec satisfaction au cours de l’année 2017, l’engagement renouvelé du Conseil National de la Presse à poursuivre la régulation économique dans le secteur de la presse, cette régulation demande aujourd’hui plus d’engagement pour faire respecter la loi par tous. A commencer par les entreprises de presse. Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire se félicite par ailleurs de la mise en place, en février 2017, de la Mutuelle Sociale des agents des Médias privés de Côte d’Ivoire (Ms-Medias) dont il a participé pleinement à toutes les étapes du processus de mise en œuvre, avec l’appui financier du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP). Nous gardons espoir, quant au début effectif, en 2018, des prestations de cette mutuelle, comme l’a annoncé le président de son conseil d’administration. 

En 2017, notre secteur s’est vu doter de deux nouvelles lois sur la presse écrite et l’audiovisuel. Notre organisation a pris une part importante au débat sur ces deux textes. En attendant de connaître la teneur des textes adoptés par l’assemblée nationale, le SYNAPPCI regrette les conditions dans lesquelles ils ont été adoptés. Néanmoins, le SYNAPPCI note avec satisfaction l’engagement solennel pris par le ministre de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste, porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné KONE, le vendredi 29 décembre dernier, à l’occasion de la célébration de la nuit des Ebony, à ouvrir, dans les prochains jours, des discussions avec l’ensemble des parties prenantes sur les nombreuses questions qui n’ont pas été prises en compte par les lois proposées par le gouvernement. Cette promesse, le ministre KONE l’avait déjà faite à la délégation du SYNAPPCI qu’il a reçue en audience à son cabinet le 19 octobre 2017. Le SYNAPPCI, comme à son habitude, prendra toute sa place dans ces discussions pour faire triompher l’intérêt des travailleurs et du secteur des médias.

L’une des questions qui seront au cœur de ces débats sera sans aucun doute, la libéralisation de l’espace télévisuel qui n’a pu, hélas, être encore possible en 2017. En la matière, le SYNAPPCI attend du gouvernement des engagements et des actions précises au cours des prochains mois pour qu’enfin notre pays accède au pluralisme télévisuel.

Bien entendu, en 2018, nous continuerons notre lutte au profit de nos camarades des radios de proximité en poursuivant notre campagne de syndicalisation avec nos partenaires de UNI-Global UNION. Nous ouvrirons le front des radios commerciales qui sont de plus en plus nombreuses.

En 2017, nous avons participé aux grandes rencontres internationales du mouvement syndical africain et mondial. Notamment à la Conférence régionale de UNI-AFRICA en mars 2017 à Dakar, au Sénégal, et à la Conférence ouest africaine pour l’Excellence des médias à Accra, au Ghana, du 27 au 29 octobre 2017, ainsi qu’à l’assemblée générale de UNI-MEI Europe et à la réunion du comité exécutif de UNI-MEI à Bruxelles en Belgique.

Cette année, nous travaillerons à renforcer notre partenariat avec nos alliés. Notamment, à travers notre participation au Congrès mondial d’UNI-Global Union prévu au mois de juin à Liverpool en Angleterre et à la réunion du comité exécutif d’UNI-MEI en octobre à Toronto au Canada.

En somme, une autre année de lutte s’ouvre devant nous, tant les défis sont nombreux. C’est pourquoi, je souhaite pour toutes et pour tous, une santé de fer et une solidarité à toute épreuve pour gagner la bataille contre la précarité dans nos médias. Bonne et heureuse année 2018  à toutes et

 

Fait à Abidjan, le 07 janvier 2018

Pour le SYNAPPC

Le Secrétaire Général

Guillaume GBATO

 

 
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