Un peu plus de 2.000 militaires ivoiriens vont profiter du plan de départ volontaire de l'armée en pleine restructuration pour diminuer ses effectifs pléthoriques, a annoncé jeudi le porte-parole du gouvernement Bruno Koné.
Ce départ de 2.168 soldats fait suite à celui de 991 militaires en 2017. En 2018 comme en 2017, les partants touchent 15 millions de FCFA (23.000 euros).
2.211 militaires ont demandé à profiter de ce 2e plan, 2.168 ont vu leur demande accepté. Parmi eux figurent 3 officiers, 1.460 sous-officiers et 705 militaires du rang.
Selon une source militaire, l'armée ivoirienne comptait avant le premier départ en 2017, 23.000 hommes (dont 13.000 issus de la rébellion qui a tenu le nord du pays entre 2002 et 2011), dont pas moins de 15.000 sous-officiers.
Les autorités ont promu massivement des militaires du rang en intégrant des anciens rebelles, et lors des mutineries de 2014. Les experts estiment qu'une armée doit avoir 20-30% de sous-officiers et 65-70% de militaires du rang.
Lors du premier départ de soldats, le ministre de la Défense Hamed Bakayako avait rappelé que la "pyramide des âges et la chaine de commandement" de l'armée ivoirienne n'étaient pas celle d'une armée moderne.
"Quand on s'occupe mal des militaires, tôt ou tard il y a des problèmes", avait souligné le ministre.
En janvier et mai 2017, des mutineries pour des primes ont ébranlé le pays, alors que de nombreux militaires se plaignent de leurs conditions de vie.
Les autorités ont lancé une ambitieuse loi de programmation militaire en 2016, qui prévoit la modernisation de l'institution, avec une plus grande professionnalisation, mais aussi et surtout une réduction des effectifs.
Le pays veut à la fois normaliser la chaîne de commandement qui pose souvent problème depuis la fusion des camps ex-loyalistes et ex-rebelles, pouvoir fournir des troupes aux forces onusiennes (et ainsi bénéficier d'aides internationales), et former des troupes d'élite capables d'intervenir face à des groupes jihadistes dans un pays exposé (frontières avec le Mali et le Burkina, attentat de Grand-Bassam --19 morts en 2016).
Cette loi de programmation a pris beaucoup de retard en raison des mutineries et des problèmes budgétaires ivoiriens, indique-t-on de source militaire.
"Nous allons réussir à transformer l'armée. D'ici à 2020, nous devons être capables d'avoir une bonne pyramide", avait promis le ministre soulignant que la population devait "penser Je n'ai plus peur de l'armée. Les militaires nous rassurent et nous protègent+".
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