Sur place, des travaux sont en cours de réalisation pour aménager les espaces dédiés dans le respect des normes sanitaires et environnementales. Des ouvriers s’activent à fabriquer des enclos de fortune pour leurs bétails. Toutefois, un tour sur les lieux laisse présager une bis repetita en ce qui concerne l’insalubrité décriée à Port-Bouët.
Surtout avec les fortes pluies qui s’annoncent. Perché sur une colline à la montée du pont communément appelé « Pont ferraille » et reliant la commune d’Adjamé à celle d’Abobo, ce site offre un décor insalubre. Les bovins, ovins et animaux en tous genres sont entassés dans cet espace boueux et difficile d’accès.
Hamidou, un vendeur d’herbe, affirme qu’il vient d’arriver sur ce nouveau site. « Nous avons été déguerpis, mais les acheteurs viennent peu à peu sur le nouveau site ». Oumar, le représentant de la filière bétail sur le site d’Adjamé, explique la lenteur des travaux. « C’est parce que les vendeurs refusaient de venir que nous n’avons pas vite construit les enclos ».
Pour ce qui est de l’organisation, Diakité Kaba Hamed de la direction technique de la mairie d’Adjamé répond en ces termes : « C’était l’ancienne casse d’Adjamé qui était prévue pour ce réaménagement. Avec les décisions prises par le ministre-gouverneur et le président Issiaka Sawadogo, nous avons une pression pour préparer ce site. Heureusement, tout va pour le mieux. Nous sommes à plus de 70% des installations », déclare-t-il.
La clientèle vient au compte-gouttes. Histoire de se familiariser avec le nouveau site. Les friands de viande fraîche devront braver l’accès difficile du nouveau parc à bétail.
Défis et opportunités
Avec un peu d’efforts de la part des acteurs de la filière et des autorités, la relocalisation des bouviers à Adjamé présentera à la fois des défis et des opportunités.
D’une part, cela pourrait contribuer à améliorer les conditions de travail et de vie des bouviers, en leur offrant des installations plus modernes et mieux équipées. D’autre part, cela nécessitera une planification méticuleuse pour atténuer les impacts sociaux et économiques.
Le contraire provoquera une hausse des coûts, puisque le parc à bétail se trouve à Adjamé et l’abattoir demeure à Port-Bouët.
La relocalisation des bouviers est un pas important vers la résolution des défis associés à l’abattoir de Port-Bouët. Alors que cette transition se déroule, il est impératif de mettre en place des mécanismes de suivi pour évaluer l’impact de cette décision sur les moyens de subsistance des bouviers, la qualité de la viande et l’environnement urbain dans son ensemble.
Cela, à l’effet de construire un avenir plus sûr pour l’industrie de la viande à Abidjan. Cette relocalisation fait suite à un événement qui a engendré la violence à Port-Bouët. Il s’agit du déguerpissement des bouviers-commerçants de l’abattoir de cette agglomération.
À l’entrée de la commune, des porte chars calcinés. Des machines saccagées et brûlées font ménage avec quelques têtes de bétails, au rond-point de la commune.
Port-Bouët, la page noire tournée
Sur l’ancien site à Port-Bouët, le constat est clair. Le parc animalier de la zone n’est plus que l’ombre de lui-même. Cet endroit autrefois prisé à l’approche des grandes fêtes, comme celle de la Tabaski, fait place désormais à des décombres. Un peu plus loin, les machines continuent de démolir, sous le regard vigilant des forces de sécurité.
Femmes, enfants et marchants essaient encore de sauver quelques meubles. Pour d’autres, il est trop tard. Il ne reste plus rien des installations de fortune. Au sein de l’abattoir, le travail est interrompu et certains se préparent à rejoindre le nouveau site.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article