On a frôlé le pire dans la matinée de ce vendredi 21 décembre 2018, dans la ville balnéaire de Grand- Bassam.
Des affrontements ont éclaté entre les partisans du candidat déclaré élu par la Commission électorale indépendante (Cei) Jean Louis Moulot et ceux du maire sortant Georges Phillipe Ezaley.
Le quartier France, siège de ces violents affrontements devrait être le point de départ d’une marche « pacifique » initié par le collectif mis en place par les inscrits de la liste électorale dont les votes n’auraient pas été pris en compte dans les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale indépendante au soir des élections partielles du dimanche 16 décembre dernier. Cette marche pourtant autorisée par les autorités de la ville, n’a pu avoir lieu du fait des partisans du camp adverse qui étaient venus également manifester leur ras- le bol de voir ces élections reprises une énième fois dans leur localité.
Les explications des deux camps
Dans ces explications, M. Charles N’Dakon, l’un des responsables du collectif que nous avons rencontré sur le terrain, a expliqué que cette marche était bel et bien autorisée par les autorités avec un itinéraire bien défini. Cette marche était prévue pour démarrer vers 10h et se terminer à 12h avec à l'issue, la remise d’une motion au préfet. Dans ce document, dont nous avons reçu copie, les marcheurs exigeaient la reprise des élections dans les bureaux de vote saccagés, au nombre de 15 et dont le vote des électeurs, au nombre de 6000 n’aurait pas été pris en compte dans les résultats proclamés par la Cei. Ce résultat provisoire, faut-il le rappeler donne vainqueur le candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Jean Louis Moulot.
La marche n’a duré qu’une poignée de minutes puisque les partisans du camp adverse s’y étaient également rassemblés, avec pour objectif, à les en croire, d’interpeller la Chambre administrative de la Cour suprême, sur leurs refus de voir ce scrutin repris pour une énième fois.
"Vous avez annulé une première fois nos suffrages. Nous ne le permettrons plus. Nous sommes fatigués. Deux fois, c'est bon. Trois fois c'est trop" déclaraient en chœur ces manifestants que nous avons également rencontré. "Nous aussi faisons partie de ceux dont les voix sont perdues. Mais, nous n'allons pas aller de reprise en reprise. Depuis cette affaire, les touristes se font rares et nos activités tournent au ralenti", s'est indigné Ehui Serges, manifestant et opérateur économique. S’insurgeant contre le refus du maire Ezaley de reconnaître sa défaite. "S'ils veulent absolument gagner, ils nous trouveront sur leur chemin", a-t-il clamé.
Selon les explications du camp Ezaley, ces affrontements sont venus du camp Moulot avec à leur tête un individu qu’il a nommément cité. Selon lui, malgré toutes les tentatives de conciliation, initié par Mme le sous-préfet, ces efforts sont restés vains, puisque que ce dernier, selon eux, voulait à tort ou à raison voire cette marche avortée. « Ils voulaient au même titre que nous participer à cette marche, ce que nous ne pouvions accepter »
A l’écouter, c’est de ce dernier qu’est survenu le débordement constaté. A coup de pierre, de lance-pierre, de gourdin et autres armes blanches les deux camps se sont violemment affrontés. Plusieurs blessés ont été signalés.
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