«(…) Aujourd’hui, le Cnra(Centre national de recherche agronomique, ndlr) et ses prédateurs fonciers nous ayant poussés à bout, nous communautés villageoises Atchan, propriétaires de ce site, sommes prêts à prendre possession de nos terres laissées par nos ancêtres au prix de leur sang que nous n’avons pas le droit de brader ni de se faire spolier au risque de trahir la mémoire de tous ceux qui ont laissé leur vie. C’est pourquoi, tout en faisant confiance aux autorités, nous souhaitons la délocalisation du Cnra qui constitue le problème majeur dans la zone en vue de nous permettre de réaliser nos projets immobiliers ».
C’est la décision arrêtée hier par le collectif des 5 villages Atchan propriétaires du site litigieux de la forêt déclassée d’Abouabou et lue par leur porte-parole, Pascal Djama Aboussou, par ailleurs chef du village d’Anan.
Ainsi, au terme d’une rencontre de vérité qui a eu pour cadre le siège de la chefferie d’Anan, à Bingerville, les dignitaires des villages d’Akouè-Agban, de Brégbo, de petit-Bassam, d’Abouabou et d’Anan et leurs collaborateurs, ont indiqué avoir été suffisamment éprouvés par les tracasseries administratives et les procès à n’en point finir de ce litige foncier de la forêt déclassée d’Abouabou, située dans la commune de Port-Bouët et dont le Cnra revendique également la propriété.
« Bien que nos droits existent depuis la nuit des temps, confirmés par l’administration coloniale et reconnue par l’administration ivoirienne, à savoir, le traité de 1886, les décisions judiciaires, l’immatriculation parue au journal officiel d’octobre 2008 ainsi que plusieurs lettres d’attribution, arrêtés de concession provisoire puis définitive, nous constatons avec regret des sursis officiels et non officiels sur certains de nos lotissements et des obstacles dans la délivrance de nos actes administratifs », a relevé Pascal Djama Aboussou.
Celui-ci a, par ailleurs, dénoncé des agents du ministère de la construction, du logement, de l’assainissement et de l’urbanisme, trempés dans des manœuvres de corruption relativement à ce site dont les droits n’ont jamais été purgés par l’Etat.
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