Côte d’Ivoire : 7 ans que Dieu appelle à la réconciliation, 7 ans qu’ils jouent aux sourds et orgueilleux

Depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, s’il y a un mot qui demeure courant dans les discussions des Ivoiriens et qui s’impose comme un besoin, c’est bien la réconciliation. Et le nouveau président, Alassane Ouattara, qui a compris le danger d’un pays divisé, qui a pris la pleine mesure de l’impossibilité pour un pays divisé de se développer, a promis de faire de la réconciliation son cheval de bataille durant son premier quinquennat.

Cette réconciliation devrait se faire, non seulement au moyen de la justice par la punition des crimes de tous les camps (malheureusement seul le camp de l’adversaire d’hier est puni), mais aussi du retour des exilés politiques et des réfugiés, de la libération des détenus « politiques », l’amnistie, le désarmement de certains supplétifs, le retour en case des dozos, l’indemnisation des victimes, etc. Une Commission, Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) a même été créée pour aider à cela. Mais la libération des prisonniers politiques reste le point principal évoqué par tous.

Et chaque qu’ils ont eu l’occasion, les guides religieux n’ont jamais manqué, surtout à l’occasion des vœux de nouvel au chef de l’Etat, d’interpeller le président Alassane Ouattara sur ce point. Ils ont décrié la justice partielle, le manque de volonté en faveur d’une vraie réconciliation, etc.  A côté d’eux, les leaders d’opposition et de la société civile également ont dénoncé une justice partisane, à deux vitesses, un semblant d’engagement pour la réconciliation. Hélas !

Jusqu’à ce jour, sept ans après la crise post-électorale, l’on continue de réclamer la réconciliation nationale et la libération des prisonniers politiques au président Ouattara, qui semble ne plus accorder de l’importance à ce sujet, surtout après sa réélection en 2015. Il préfère passer à autre chose, si les adversaires d’hier refusent de prendre sa « main tendue ». Il semble plus enclin à assurer son pouvoir, réaliser son projet économique et de développement pour la Côte d’Ivoire. En fait, finir en beauté son second mandat et son passage à la tête du pays, lui qui a failli se faire déboulonner par ses « propres enfants » au lendemain de sa réélection.

En 2017, le pouvoir ivoirien a encore réclamé la tête de certains proches de Laurent Gbagbo qu’il a accusé d’être les instigateurs des attaques en Côte d’Ivoire. Au point de se faire railler par même ceux qui le soutiennent. Ils voyaient en cela une accusation de trop, qui en plus, ne tient pas la route. Vu que les mutins et ex-démobilisés qui murmuraient ou menaçaient et troublaient la quiétude des populations sont supposés proches du pouvoir et ne sauraient pactiser avec le camp Laurent Gbagbo. A l’occasion du nouvel an 2018, les hommes de Dieu sont revenus sur la question et ont réclamé la libération des prisonniers politiques et une réconciliation vraie des Ivoiriens. Sept ans donc que Dieu appelle à la réconciliation, mais le pouvoir fait la sourde oreille et fait l’orgueilleux.

De leur côté, les adversaires ont effectivement refusé la main tendue du président de la république, même si leurs arguments avancés tiennent la route. « Quand les gens acceptent de rentrer, on les met en prison », disent-ils. La preuve avec Assoa Adou et Hubert Oulaye incarcérés après leur retour d’exil. Ils sont poursuivis pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » comme la plupart de leurs camarades tels que Lida Kouassi. Des accusations « montées de toutes pièces », selon leurs avocats.

Pour eux, il n’y a de président de la République que Laurent Gbagbo, « renversé par la France au profit de Ouattara », et sa libération comme la seule condition pour une vraie réconciliation en Côte d’Ivoire. Du fait de cette conviction, les partisans de Laurent Gbagbo font tout pour maintenir une partie de la population dans la désobéissance, la colère, la révolte, et aussi la haine. Toute chose qui est contraire à la volonté de Dieu. Ils leur font miroiter des choses visiblement impossibles pour les garder dans la prison de la haine. « Laurent Gbagbo sera bientôt libéré », promettent-ils. La prophétie était pour 2015, puis 2016, et après 2017. Démasqués et raillés, on se demande bien ce que les « prophètes » du FPI diront en 2018 sur le sujet. Sept ans également que ce groupe joue au sourd et fait l’orgueilleux.

Or il est de notoriété que le Dieu qui donne le pouvoir comme ils l’affirment tous, et c’est vrai que c’est Dieu qui donne le pouvoir, n’aime pas les orgueilleux. Et les Saintes Ecritures affirment « Dieu résiste aux orgueilleux mais fait grâce aux humbles ». Même si ce Dieu est aussi connu pour sa patiente et sa longanimité, il sait aussi au temps « convenable » dont lui seul est le décideur. Les uns et les autres devraient donc se méfier de vouloir emprisonner le peuple de Dieu par leur orgueil et leur égoïsme.

Le président Alassane Ouattara devrait accéder à l’appel des guides religieux chrétiens et musulmans qui, chaque fois l’interpellent, parfois dans un accès de colère qui peut exprimer la lassitude de Dieu vis-à-vis de son entêtement à mener la réconciliation comme il le fait depuis sept ans. Pour le reste de son deuxième quinquennat, le chef de l’Etat devra y prêter sérieusement attention. Car les Saintes Ecritures déclarent que « La bonté et la fidélité gardent le roi, Et il soutient son trône par la bonté (en Proverbes 20:28)» ; « Un roi qui juge fidèlement les pauvres Aura son trône affermi pour toujours (Proverbes 29:14) ». Aussi que « La balance fausse est en horreur à l'Eternel, Mais le poids juste lui est agréable (Proverbes 11:1). Mais surtout que (Le coeur du roi est un courant d'eau dans la main de l'Eternel; Il l'incline partout où il veut (Proverbes 21:1)». Et là où la question de la légitimité du chef de l’Etat se pose, la parole divine affirme que « Quand le peuple est nombreux, c'est la gloire d'un roi (Proverbes 14:28). Or, on constate qu’à ce niveau, ce n’est plus le grand amour entre Ouattara et ceux-là mêmes (population et armée) qui l’ont hissé aux pouvoir en 2010.

Quant aux proches de Laurent Gbagbo, s’ils admettent que le pouvoir est donné et repris par Dieu, ils devraient avec humilité rendre grâces à Dieu qui a volontairement donné puis repris le pouvoir à leur mentor. « Sachez donc que c'est moi qui suis Dieu, Et qu'il n'y a point de dieu près de moi; Je fais vivre et je fais mourir, Je blesse et je guéris, Et personne ne délivre de ma main.  Car je lève ma main vers le ciel, Et je dis : Je vis éternellement ! (Deutéronome 32 :39-40) ». Ils en ont la preuve.

Leurs amour, détermination, engagement n’ont pas permis à Laurent Gbagbo de conserver le pouvoir, de vaincre la communauté internationale. Ils n’ont pu empêcher son transfèrement à la Haye, son jugement à la CPI, obtenir sa liberté provisoire, et même la relaxe qu’ils promettent depuis plusieurs années. Pour dire que tout dépend de Celui qui dirige tous et tout. C’est pourquoi, ils doivent se rabaisser et obéir à ce Dieu qui déclare : « Quand vient l'orgueil, vient aussi l'ignominie. Mais la sagesse est avec les humbles (Proverbes 11:2).

En ce qui concerne leur approche vis-à-vis du chef de l’Etat, un respect de la parole de « L’Eternel des armées » de qui ils attendent le secours leur sera bénéfique. Cet Eternel des armées prévient que « La colère du roi est comme le rugissement d'un lion, Et sa faveur est comme la rosée sur l'herbe (Proverbes 19:12) ». Aussi, « La terreur qu'inspire le roi est comme le rugissement d'un lion; Celui qui l'irrite pèche contre lui-même (Proverbes 20:2) ». Les pro-Gbagbo devraient donc chercher à gagner la faveur du chef de l’Etat plutôt que son courroux.

En définitive, tous doivent comprendre cette vérité éternelle proclamée par le Seigneur Jésus-Christ : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes (Matthieu 7:12) ».