Du mercredi 12 au jeudi 13 septembre 2018 s’est tenu à la préfecture de région de Daloa, un séminaire organisé par le réseau ouest africain pour la lutte contre l’Immigration clandestine à l’endroit des leaders communautaires, chefs religieux, responsables des organisations de jeunes, de femmes et des ONG locales autour du thèmes « Migration et protection des droits des enfants en Côte d’Ivoire ».
A l’ouverture dudit séminaire, la présidente nationale de l’ONG, Florentine Djiro, a expliqué à partir de données des organisations internationales, le caractère spécial du thème du projet. Elle a fait savoir que l’Afrique subsaharienne comporte le plus grand nombre d’enfants économiquement actifs — 26,4 % des 5-14 ans, alors qu’ils représentent 18,8 % en Asie et dans le Pacifique et 5,1 % en Amérique latine.
Le constat sur le terrain est que dans un contexte de crise migratoire générateur de vulnérabilités, la protection des enfants non accompagnés représente une problématique pour les Etats. Car, ces enfants doivent être protégés en vertu des instruments juridiques en vigueur. Poursuivant, elle a souligné que : « même si la migration est une opportunité, elle représente cependant pour ces enfants, un véritable danger d’exploitation, de trafic et d’abus de leurs droits.
Pour la présidente de l’ONG, ce projet vient donc renforcer l’action de l’Etat, des organisations non-gouvernementales et des autres partenaires sur le terrain ».
L’ambassadeur de l’Allemagne en Côte d’Ivoire, Michael Grau, a donné les raisons du soutien de son pays aux projets réalisés en Côte d’Ivoire.
« Présent à Abidjan depuis septembre 2017, nous avons pu percevoir l’ampleur du sujet au niveau de l’Afrique et particulièrement dans votre pays. Notre soutien obéit à l’appui de l’Allemagne au contexte post-crise avec le départ de l’ONUCI. Il s’inscrit dans le cadre de notre coopération avec la Côte d’Ivoire de l’aider à faire face à un certain nombre de problèmes. Nous nous sommes engagés dans le volet de lutte contre la migration à travers la sensibilisation et saluons les actions de REALIC sur le terrain, en particulier sur les thématiques liées aux enfants. Nous pensons ainsi, aider à réduire au maximum le désir des ivoiriens de vouloir s’adonner à la migration car la Côte d’Ivoire a beaucoup de potentialités que pourraient exploiter ses populations en travaillant »
En ce qui concerne la question des enfants victimes de la migration, le diplomate allemand a ajouté : « Il faut donner la possibilité aux enfants d’évoluer dans un environnement familial solidaire avec une éducation efficiente. A long terme c’est un meilleur effort d’éducation qui fait de l’enfant un adulte aguerri et mûr. L’illégalité n’est pas une base positive pour se construire une vie ».
Quant au Préfet de la région du Haut Sassandra, Préfet du département de Daloa, Bako Digbé Anatole Privat, il a adressé sa reconnaissance à l’ambassadeur d’Allemagne avant de faire ressortir que l’ONG Realic est très active sur le terrain et que le thème du projet tombait à point nommé.
« Nous condamnons les risques que les parents font prendre aux enfants en mettant en péril leur vie, dans les aventures vers l’Europe. Nous devons conjuguer nos efforts pour endiguer ce fléau et faire comprendre aux ivoiriens qu’ils devraient mieux apprécier les richesses qui s’offrent à eux, chez eux et se mettre au travail ».
A l’issu des travaux, Plusieurs recommandations ont été faites, notamment, une prise de conscience des parents à l’égard de l’avenir de leurs enfants ; une sensibilisation plus accrue de la société civile et des ONG ; une application stricte des lois relatives à la protection des enfants et une accentuation des échanges avec les enfants par des psychologues dans les établissements.
Pourquoi, le choix de Daloa ? Hormis le secteur agricole, l’on observe depuis quelques temps, une augmentation du nombre d’enfants dans le commerce, l’élevage, les sites d’orpaillage clandestin et le travail domestique. Des enfants en situation de migration pour la plupart.
Une convention a enfin été signée par les participants, pour leur implication dans la mise en œuvre du projet.
Il faut rappeler que le projet a été financé par la République Fédérale d’Allemagne, par le biais de son ambassade en Côte d’Ivoire et s’étend sur trois mois à compter du mois de septembre 2018.
MBATIO
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