« Nous avons un monsieur du nom de Lorougnon se disant propriétaire d’un site qui en réalité appartient au district autonome d’Abidjan, c’est-à-dire un patrimoine de l’Etat. Il vient sans titre foncier, sans un papier de déclassement, sans un Acd (Arrêté de concession définitive) pour démolir les installations de nos artisans », a déploré Mamadou Bamba lors d’une conférence de presse improvisée à son cabinet, à Abobo.
Tout en soulignant que la violence ne résout rien, il explique : « La Côte d’Ivoire est un pays de droit. Si vous devez déguerpir des personnes sur un site, la moindre des choses, il faut que vous ayez un papier qui l’atteste ».
Selon lui, ce déguerpissement n’a pas été fait dans les normes parce que les artisans n’ont reçu aucune mise en demeure.
« Les artisans n’ont pas réagi violemment du fait de la Can qui se joue chez nous en Côte d’Ivoire. Cela pourrait ternir l’image de la commune d’Abobo et même de la Côte d’Ivoire », a fait savoir Mamadou Bamba. C’est pourquoi il invite l’Etat à s’impliquer dans cette affaire pour que justice soit rendue.
A l’en croire, si le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme atteste que ce site appartient à un individu, les artisans n’opposeront aucune résistance. « Le district nous a convoqués pour nous dire d’envoyer les documents afférents et pendant que nous attendons la décision du district, M. Lorougnon a commencé le déguerpissement des artisans. Nous disons que force reste à la loi. Nous sommes dans un Etat de droit et nous respectons la loi de notre pays », insiste-t-il.
Toutefois, Mamadou Bamba dit ne pas accepter qu’un individu qui n’a aucun papier qui atteste que l’Etat lui a octroyé ce site, vienne menacer la quiétude des artisans. « Nous allons saisir qui de droit pour que cette situation soit réglée définitivement », a-t-il promis.
Lorsque nous nous sommes rendu sur le site aux environs de 13 heures, le bulldozer démolissait les baraques pendant que des artisans s’afféraient à sauver ce qui pouvait l’être. « Nous avons pratiquement tout perdu. Nous n’avons pas été informé du déguerpissement », a déploré Touré Youssouf, un artisan qui reconnaît l’existence du litige qui les oppose à M. Lorougon.
La réaction de la partie adverse
En l’absence de M. Lorougon, son représentant, Me Bamba Ahmed, commissaire de justice, nous a indiqué qu’il n’avait aucun commentaire à faire concernant cette affaire. « Je n’exécute qu’une décision de justice », a-t-il dit sans autre forme de procès.
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