En plus de la disponibilité des établissements sanitaires de proximité et du relèvement des plateaux techniques par l’acquisition d’équipements de pointe, le gouvernement ivoirien a engagé des actions vigoureuses pour lutter contre les cliniques clandestines, assainir le secteur et permettre aux populations de se soigner en toute sécurité.
« Des piqûretteries », l’appellation est de Jean Jacques Kouassi, infirmier diplômé d’Etat rencontré au centre de santé de Fayé dans la région de San Pedro. C’est ainsi que cet agent de santé désigne les cliniques illégales qui s’ouvrent comme des échoppes. Le gouvernement ivoirien qui déroule un plan d’investissement de plus de 1 000 milliards de FCFA dans le secteur de la santé sur tout le territoire pour offrir un dispositif sanitaire plus organisé et efficace aux populations mène dans le même temps des actions pour mettre fin à la prolifération de ces cliniques clandestines.
L’exercice illégal de la médecine peut faire grand mal à la population et virer dans certaines situations à la boucherie. Le gouvernement a donc déclaré la guerre aux cliniques clandestines qui ont essaimé sur l’ensemble du territoire national. A en croire les chiffres disponibles, plus de 80 % des structures dans le secteur privé ne respectent pas toujours les normes en vigueur.
Selon des estimations données par la direction des établissements privés et des professions sanitaires (DEPPS), 40% des prestations sanitaires sur le plan national sont délivrées par le secteur privé, ce taux atteindrait 60% à Abidjan, soit une moyenne de 50%. D’où l’importance et l’urgence d’assainir le secteur et permettre aux populations d’avoir accès aux services de santé de qualité. Une Police sanitaire a été créée au sein du ministère en charge de la Santé. Cette police sanitaire a pour mission d’appuyer les activités de prévention, de surveillance et de contrôle, des services d’inspection et de contrôle du ministère en charge de la santé. Elle traite les fraudes et les infractions à la législation et à la réglementation sanitaires.
Le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle, entre autres actions, a pris, le 23 décembre 2020, l’arrêté N°316/MSHP/CAB qui interdit aux établissements sanitaires privés qui ne disposent pas de blocs opératoires de pratiquer des accouchements.
Et le gouvernement a lancé, en octobre 2022, l’opération « Zéro clinique illégale d'ici 2025 ». Cet objectif sur le terrain se traduit par l’intensification de la traque de ces établissements à Abidjan et à l’intérieur de pays. A titre d’exemple, 46 établissements sanitaires privés ont été fermés à l’issue de contrôles effectués, du lundi 27 février au vendredi 3 mars 2023, dans la région du Sud-Comoé, par la DEPPS. Dans la région du Cavally, sur 123 cliniques visitées du 18 au 22 mars 2024, 118 ont été fermées.
Il faut noter qu’au terme du Conseil des ministres du 6 décembre 2023, le gouvernement a annoncé la fermeture de 1022 structures sanitaires privées ne disposant d’aucun document administratif et exerçant dans l’illégalité. Une décision qui faisait suite au rapport 2022 du Conseil National des Droits de l'Homme en Côte d'Ivoire (CNDHCI). Le rapport sur la cartographie des cliniques privées en Côte d’Ivoire présente le résultat des investigations menées dans les 31 régions administratives du pays à travers les 31 commissions régionales du CNDH et dans le District autonome d’Abidjan.
Le 5 octobre 2022, le ministère de la Santé, avec le soutien de la Banque mondiale a lancé le guichet unique de l’agrément des cliniques privées et un observatoire digital du secteur privé pour permettre aux populations de dénoncer les dérives. Il s’agit de tout mettre en œuvre afin que tout établissement de santé dont les pratiques peuvent mettre en danger la vie des patients soit fermé.
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