Le ministre de l’intérieur et de la sécurité, Sidiki Diakité était ce lundi face aux députés dans le cadre d’une séance de question avec débat portant sur la situation sécuritaire liée au phénomène des enfants en conflit avec la loi, appelés «microbes». Question soulevée par le groupe parlementaire Vox Populi et présentée par l’honorable Yasmina Ouegnin.
Rappelant que le phénomène est né dans la commune d’Attécoubé avant de se déporter à celle d’Abobo, le ministre s’est félicité d’une situation sécuritaire stable en général depuis la crise de 2011, malgré quelques pics dus à l’attentat de Grand-Bassam en 2016, aux mutineries et aux attaques sporadiques des postes de sécurité.
« Le départ de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) est un acte fort marquant le retour à un niveau standard tolérable de sécurité » ajouté le ministre.
Pour le sujet du jour, le premier flic de Côte d’Ivoire a indiqué avec fierté que le phénomène des enfants en conflit avec la loi a fortement reculé. Ce notamment grâce à des mesures prises par le Gouvernement ivoirien.
Dans un premier temps l’exécutif a réalisé une étude sur un échantillon de 774 adolescents qui a permis d’établir des caractères sur le mode opératoire, les rapports des ados avec les stupéfiants, etc…
Suite à cette étude il a été démontré que « 50% d’entre eux ont adhéré par effet de groupe,70% ont arrêté à l’école primaire et 30% ne savent ni lire ni écrire. 46% ont arrêté par manque de moyen des parents quand 36% l’ont fait par manque d’intérêt.30 % sont orphelins de père, ou de mère ou des deux, 19% vivent avec les parents. Il y a aussi le fait que certains sont enrôlés par les « gnanbros » pour régler leurs problème dans les gares routières » a révélé le ministre.
« Des actions vigoureuses ont ensuite été entreprises notamment des activités de sensibilisation auprès des populations avec l’installation dans le commissariats de comités consultatifs d’éthique et des actions de protection de personnes qui ont permis entre mai 2016 et mai 2018 la destruction de 930 fumoirs, la saisie d’énormes quantités de drogue et de 10475 armes blanches et l’interpellation de plus de 3000 enfant dont l’âge varie entre 16 et 18 ans » a ajouté le M. Diakité.
Un autre mesure tout aussi importante a été l’opération de resocialisation des 774 adolescents en conflit avec la loi : « 500 ont été placés auprès de maîtres-artisans, 22 exercent aujourd’hui des métiers à leur propre compte, 18 ont été inscrits à l’école et 15 à l’orphelinat de Bingerville, 24 incarcérés à la MACA, 17 non-réinsérés, 164 ont abandonnés la formation professionnelle, 22 ont pris les maquis, 9 sont très malades, enfin on compte 5 décédés » a-t-il détaillé, pour un taux de récupération de 72%.
Pour terminer, le ministre de l’intérieur a appelé à une vigilance et une implication des populations sans lesquelles il sera pour les forces de l’ordre difficile de venir à bout de l’insécurité.
Société
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article