Un nouveau syndicat, le Réseau des femmes syndicalistes de Côte d'Ivoire, vient de voir le jour afin de venir en aide aux femmes. C'est une première dans le pays !
Issues l'administration, du milieu agricole et du secteur informel, des "femmes travailleuses" viennent de créer un syndicat afin que leurs préoccupations soient véritablement prises en compte. Le Réseau des femmes syndicalistes de Côte d'Ivoire est né "pour porter haut nos préoccupations auprès des pouvoirs publics", a expliqué dimanche 4 mars sa présidente Mariatou Guiehoa, estimant qu'elles sont jusque-là "reléguées au second plan".
Depuis plus de 30 ans, Mariatou Guiehoa milite pour la cause des femmes et avoue que depuis que la Côte d'Ivoire est indépendante, seuls des "strapontins" ont été accordés aux femmes dans les mouvements syndicaux. De plus, aucune femme n'a jamais été à la tête d'un syndicat.
Qu'elles soient enseignantes, fonctionnaires, vendeuses sur les marchés, transporteuses, fonctionnaires ou pompistes, elles seraient déjà 4000 adhérentes qui espèrent grâce à ce nouveau syndicat devenir les "interlocutrices importantes dans le milieu syndical en Côte d'Ivoire" actuellement dominé par les hommes.Transfuges des cinq centrales syndicales ivoiriennes, les cadres du Réseau des femmes syndicalistes de Côte d'Ivoire constituent un "syndicat libre et indépendant pour les femmes". Sa devise est tout simplement "Amour-Solidarité-Justice".
Ce syndicat est soutenu par la ministre ivoirienne de la Femme, Mariatou Koné, qui voit cette initiative comme "une avancée dans la politique de promotion de la femme" et "un puissant instrument de négociation sociale qui favorisera le dialogue constructif, à l'exclusion de la violence".
"Nous reconnaissons qu’il y a des obstacles à lever, comme le sexisme, le machisme et la phallocratie qui sont des réalités dans le mouvement. Mais cela ne devrait pas amener les femmes à se sectariser ", a admis Théodore Gnagna Zadi, président de la Plate-forme nationale, qui regroupe une cinquantaine de syndicats de fonctionnaires, à l’origine d’une grève d’un mois qui avait secoué le pays en 2017. "Le mouvement syndical n’est pas un mouvement de complaisance où l’on donnerait des places à des femmes parce qu’elles sont femmes. Elles doivent le mériter", ajoute-t-il.
Ce syndicat souhaite former ses adhérentes au militantisme féminin et s'engager sur la question de la couverture maladie universelle, dont la majorité ne bénéficie pas. "Les artisanes, les femmes rurales vivent au jour le jour. Si pour des raisons de maladie, elles n'ont pu bénéficier de soins, elle ne peuvent générer des ressources", regrette Salimata Porquet, présidente de la Plateforme d'éveil électoral des femmes et des jeunes, une ONG panafricaine et marraine du réseau.
Le Réseau des femmes syndicalistes de Côte d'Ivoire entend par conséquent trouver une couverture maladie aux femmes des secteurs informels, ces "travailleuses sans salaire" qui sont devenues de véritables "chefs de famille". "Nous voulons faire comprendre à la jeune génération que faire du syndicalisme, ce n’est pas fabriquer des révoltées, mais prendre en compte les préoccupations des femmes.", a conclu Salimata Porquet.
Auféminin.com
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article