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Société

Questions embarrassantes des enfants : La meilleure façon d’y répondre

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La sexualité, la vie, la mort, l’amour, la vie privée des parents, la société…autant de sujet sur lesquels les enfants posent des questions délicates et qui mettent en difficulté les adultes. Le fantasme de la réponse idéale reste un casse-tête chinois. " Dis papa, comment on fait les bébés ? ", " Dis papa, tu l’aimais, toi, ta mère ? ", " Pourquoi, après le jour, il y a toujours la nuit ? "….Ces différentes questions de leurs enfants mettent donc tous les parents à rude épreuve.

Sur tous pèse le poids de leur propre enfance (pendant laquelle ils ont dû souvent " se débrouiller " seuls) et celui d’un certain nombre de fantasmes et de peurs. Le fantasme de la " réponse idéale ", face à laquelle tout ce que l’on peut dire paraît stupide.

La crainte de " faire " à l’enfant ce que l’on a soi-même subi. La peur de lui dévoiler son ignorance, etc. Sans compter les idées fausses qui, dans l’angoisse, reviennent : " Il est trop petit pour que je luis dise ça ", " Ça va développer chez lui une curiosité malsaine ", etc. Pourquoi est-il si important, néanmoins, que les parents essayent de surmonter leur malaise et de répondre aux questions de leurs enfants ? Pour deux raisons essentielles. Parce qu’un enfant à qui l’on répond sent qu’on le considère comme un interlocuteur à part entière, qu’on le respecte. Et c’est fondamental pour l’image qu’il a – et aura plus tard – de lui-même.

Et parce que, même si dans l’instant, il ne comprend pas " tout " de la réponse, le fait qu’on lui réponde lui donne le " droit de savoir ", le droit de chercher – c’est ainsi qu’on devient intelligent – et celui de continuer à parler. Un enfant à qui ses parents répondent leur demandera toujours de l’aide s’il en a besoin.

Rien de pire que le mensonge

Les parents sont toujours inquiets quand ils ont l’impression que la réponse qu’ils devraient donner à l’enfant (à propos de sa filiation, d’événements familiaux, etc.) pourrait le faire souffrir.Ils essaient donc de le protéger et, pour ce faire, bien souvent lui mentent. Nombre de grands-mères décédées ont ainsi été déclarées " en voyage ". Là aussi il faudrait que les parents sachent que des vérités douloureuses peuvent, effectivement, faire souffrir leurs enfants, comme elles les font souffrir eux-mêmes.

Mais que cette souffrance, si l’enfant est aidé et accompagné, n’est jamais destructrice pour lui. Au contraire. Un enfant qui a eu le droit de savoir la mort d’un proche, de partager, à part entière, le deuil de sa famille, de participer aux cérémonies, etc., sort toujours " grandi " et " plus fort " de l’épreuve, car il a eu le droit d’avoir une " vraie place ". A l’inverse, un enfant à qui l’on ment est toujours en danger. Parce que, sachant toujours inconsciemment la vérité qu’on lui cache, mais sentant qu’il n’a pas le droit de la savoir, il est pris dans un conflit intérieur qui mobilise toute son énergie. Et il le vit d’autant plus mal qu’il est seul : il ne peut plus faire confiance aux adultes qui l’ont trahi.

Ouvrir le dialogue Quand ?

Dès que l’enfant pose une question. En n’oubliant pas qu’il la pose souvent de façon détournée. Et en sachant qu’il y a des " savoirs-boussole " que l’enfant doit avoir dès son plus jeune âge pour pouvoir se diriger dans la vie. A l’entrée en maternelle, par exemple, un enfant devrait avoir été informé de sa filiation, de la différence des sexes, du fait que les bébés viennent du ventre des mamans. Et savoir qu’ils ne peuvent pas y venir sans l’intervention d’un papa.

Comment ? Comme on le peut ! Il n’y a pas de " façon idéale " de parler. Si l’on se sent en " panne ", il n’est pas interdit de s’aider des multiples petits livres qui existent sur le marché à propos de tous les sujets, et qu’on peut lire avec l’enfant. De toute façon, un enfant n’attend pas de ses parents qu’ils lui fassent un cours comme au Collège de France : il a seulement besoin de pouvoir faire confiance et qu’on lui fasse confiance. Car, entre parents et enfants, les mots du " savoir " sont aussi des mots d’amour. D’un amour " vrai ", parce qu’il aide à vivre

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