Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) a appelé le gouvernement à trouver une solution durable à la crise qui secoue le quotidien d’Etat, Fraternité Matin. Dans une déclaration dont nous avons reçu copie, le secrétariat général du SYNAPPCI conduit par Guillaume Gbato invite également le gouvernement à étendre son action de sauvetage des entreprises de presse à l’ensemble du secteur des médias de Côte d’Ivoire
I. Les faits
Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) a appris, le mardi 5 Décembre 2017, que les quatre syndicats du groupe de presse Fraternité-Matin, organisaient une assemblée générale commune pour adopter une position de tous les travailleurs vis-à-vis du plan de redressement décidé par le gouvernement le jeudi 16 novembre 2017. Informé, le Secrétaire Général du SYNAPPCI, le camarade Guillaume GBATO, à la tête d’une délégation comprenant les camarades Toussaint NGOTTA, Secrétaire National chargé de la Presse Ecrite et Michel Bey SINGO, Secrétaire National Adjoint chargé des Finances, s’est rendu au sein de l’entreprise pour manifester sa solidarité et celle du SYNAPPCI envers les travailleurs de Fraternité-Matin. Au terme des travaux de l’assemblée générale extraordinaire, l’ensemble des travailleurs ont décidé spontanément d’occuper la cour de l’entreprise et d’en interdire l’accès à son directeur général, Venance KONAN et à son directeur général adjoint Hamadou SAKANOKO. Une situation qui a duré plusieurs heures avant qu’une délégation du ministère de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste composée des conseillers techniques du ministre, Jean Claude BAYALA et Serges COFFIE ne vienne à la rencontre des travailleurs. Après plusieurs heures d’échange avec les envoyés du ministre de la communication, les dirigeants syndicaux ont accepté de demander à leurs camarades de lever le siège de l’entreprise et de faire confiance au ministre de la communication, Bruno Nabagné KONE, pour qu’il donne une suite favorable à leur exigence de voir renouveler la direction générale de leur entreprise par de nouvelles compétences avant la mise en œuvre du plan de redressement, ont rapporté plusieurs médias.
II. Notre analyse
Le mouvement d’humeur des travailleurs de Fraternité-Matin est la conséquence logique de l’opacité qui entoure le plan de redressement annoncé par le gouvernement. En effet, selon les travailleurs, depuis l’annonce du gouvernement aucune rencontre n’a été organisée avec les partenaires sociaux pour expliquer les tenants et les aboutissants du plan de redressement. Notamment pour ce qui concerne son volet crucial relatif à un plan social.
Ce mouvement doit donc interpeller le gouvernement qui doit se donner les moyens d’une communication transparente sur la situation, en prenant prioritairement en compte les intérêts des travailleurs à travers l’implication de leurs représentants à toutes les étapes du processus.
III. Notre Position
Le SYNAPPCI adresse ses félicitations chaleureuses et militantes à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs de Fraternité-Matin pour leur engagement solidaire dans la défense de leurs intérêts. Assure tous les travailleurs et leurs responsables syndicaux de sa solidarité et de soutien total dans cette lutte qu’ils ont décidé d’engager courageusement pour le triomphe de la justice sociale, de l’équité et de la bonne gouvernance.
Le SYNAPPCI se réjouit de ce que le gouvernement, à travers le Ministre de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste, Bruno Koné, ait pris la mesure de la situation en ouvrant très rapidement les discussions avec l’ensemble des syndicats.
Le SYNAPPCI, par conséquent, lance un appel pressant au gouvernement, notamment au Ministre de la Communication pour que les négociations entamées se poursuivent et aboutissent rapidement à des solutions durables sur la base des aspirations légitimes des travailleurs.
Le SYNAPPCI renouvelle son appel au gouvernement à étendre son action de sauvetage des entreprises de presse à l’ensemble du secteur des médias de Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, le SYNAPPCI renouvelle son appel à la convocation urgente des états généraux de la presse et de l’audiovisuel, afin qu’autour de l’Etat, toutes les parties prenantes identifient les principaux défis auxquels le secteur des médias fait face en vue de leur apporter des solutions durables, nécessaires au renforcement du rôle de la presse nationale dans le renforcement de la démocratie en Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 8 Décembre 2017
Pour le SYNAPPCI
Le Secrétaire Général
Guillaume GBATO
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