Soulèvements militaires : De graves révélations sur les mutineries de janvier

Les mutineries des 8400 éléments des Forces armées de Côte d’Ivoire qui a éclaté, les 5 et 6 janvier 2017, couvaient dans les casernes depuis plusieurs mois. Le plan de soulèvement élaboré par les soldats mécontents devrait être mis à exécution dans le mois de novembre 2016, à la veille du référendum constitutionnel.

L’objectif étant d’empêcher  la tenue de scrutin qui devrait déboucher sur la 3ème République de Côte d’Ivoire. Les mutins voulaient ainsi saisir cet événement majeur de la vie politique ivoirienne pour se faire entendre des autorités, et obtenir la satisfaction de leurs revendications. Mais le projet a été avorté.

La hiérarchie militaire avait intercepté des messages de soulèvement qui circulaient dans les casernes et est montée au créneau pour étouffer  la mutinerie dans l’œuf. C’est là le résumé d’un entretien matinal que le lieutenant-colonel Issiaka Ouattara alias Wattao, alors commandant en second de la garde république, a eu avec ses éléments, début novembre 2016, au camp de la Gr à Treichville.

Un condensé de révélations qui renseignait déjà sur l’existence des 8400 éléments frustrés de l’armée et prêts à se rebeller, sur des implications d’hommes politiques qui tirent les ficelles, et sur la question d’avancement en grade qui sous-entendrait cette mutinerie naissante.

« Quand vous me voyez ici ce matin de bonne heure, c’est que ce n’est pas bon. (…), c’est que j’ai un message à faire passer. Un message très sérieux, et ce message j’aimerais que vous le véhiculiez à tous vos camarades, comme je sais que vous parlez », introduit-il.

« On apprend que des gens veulent devenir adjudant d’ici à janvier (2017). Ils envoient des messages pour demander aux éléments de faire des sacrifices de poudre de fusils. Arrêtons cela les gars. Ne vous laissez pas utiliser. Mais la GR, la grande Garde républicaine, ne doit pas rentrer dans ce jeu. Je sais que vous avez reçu ces messages des 8 400 », révèle t-il.

il n’a manifestement pas été entendu, car un peu plus d’un mois après cette séance de sensibilisation, précisément les 05 et 06 janvier 2017, les 8 400 se sont mutinés.

Avec L'Inter