L’ancien international a fait l’état des lieux de la Commission qu’il dirige avant d’aborder les questions liées aux polémiques autour de sa nomination, les soupçons de corruption des arbitres avec la grogne de nombreux dirigeants de clubs.
Le président de la Cca dit être ‘’informé’’. ‘’En réunion du Comité exécutif, je l’ai dit à M. Bictogo, président de la Ligue que s’il y a des corrompus c’est qu’il y a des corrupteurs. Il faut que chacun balaie devant sa porte’’, réplique-t-il.
Selon lui, ‘’les présidents de clubs sont très prompts à vilipender les arbitres. Nous en prenons note mais il faut aussi que certains arrêtent d’essayer de corrompre les arbitres’’, a poursuivi Kalou Bonaventure, imageant que ‘’le coupeur de têtes n’aime pas qu’on passe derrière lui avec une machette. Si on veut endiguer ce fléau, il faut qu’on travaille main dans la main’’, ajoute-il.
A sa nomination à la tête de la Cca, l’encre et la salive ont, abondamment, coulé sur ses capacités à chapeauter une telle commission, quoiqu’il fût un excellent footballeur.
Il s’en explique : ’’l’arbitrage est une branche du football, ça fait partie du football. Je ne vois pas en quoi c'est totalement différent du football pour que je n'y comprenne rien. On n'a pas besoin de faire Harvard pour y comprendre quelque chose (…). Je suis un footballeur qui peut être président de la Commission des arbitres parce que c’est une partie du football. Il faut savoir gérer les gens et il faut savoir manager’’, se justifie l’ex-international ivoirien.
Il estime que c’est parce qu’il a le profil de la mission que le président fédéral l’a choisi parmi ses hommes. ‘’ Je ne suis pas président de club parce que c’était aussi l’une des conditions. Je n’ai aucune peur d’affronter les gens du milieu, même pas d’appréhension. Il y a toujours des problèmes de personnes dans le milieu de l’arbitrage ivoirien’’, fait remarquer l’ancien sociétaire du Paris Saint-Germain (Ligue 1 française) qui pense être l’homme ‘’neutre et neuf’’, capable de ramener ‘’certaines positions totalement opposées’’.
‘’Ma feuille de route est de pacifier le milieu parce que la Commission avait beaucoup de problèmes de personne. C’était d’apaiser le milieu et essayer de rapprocher les différentes positions quelquefois avec succès d’autres fois pas. Pour moi, les arbitres doivent se parler et regarder dans la même direction. De toutes les façons, les projets et les ambitions sont les mêmes c’est-à-dire avoir un bon arbitrage au niveau international’’, espère le président de la Commission.
Quelle est donc sa politique pour avoir des arbitres de qualité en Côte d’Ivoire ? ‘’C’est la supervision, le renforcement de capacité. Il n’y a que ça pour que les arbitres gagnent en qualité et soient bons sur tous nos terrains. En fin d’année, il y aura des évaluations. La politique du président Idriss Diallo (Fif), c’est de choisir 10 ou 11 quatuors qui seront des arbitres rémunérés. Mais avant d’y arriver, il faut de la supervision pour garder la crème de la crème de notre arbitrage’’, souligne M. Kalou.
Selon lui tous les corps de métiers sont représentés dans l’arbitrage ivoirien. ‘’Il y a des hauts cadres, des policiers, gendarmes, pharmaciens… C’est une question de vocation. On peut commencer à partir de 17 ans. Le mieux c’est de commencer à un jeune âge pour qu’arrivé à 25 ans, on frappe à la porte de l’arbitrage international’’, propose M. Kalou.
Concernant ses relations supposées ‘’tendues’’ avec l’ex-arbitre international, Sharaf Moucharaf, président de l’Amicale des arbitres, Bonaventure Kalou clarifie : ‘’Sharaf est un collaborateur comme j’ai des collaborateurs à la mairie de Vavoua. Le Président de la République n’est pas toujours à son bureau. On délègue ses pouvoirs. C’est ça aussi travailler en équipe. Si déléguer à Sharaf certaines tâches vous fait penser que c’est lui qui dirige la commission tant mieux’’, répond-t-il un peu agacé.
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