En plus du drapeau ivoirien, la ville est parée aux couleurs des pays participants à cette Can, sur tout ce bout de la côtière qui borde le stade Laurent Pokou jusqu’au corridor 3 “S». Là, sur un talus sublimement décoré, il est marqué en grand caractère “Diniyo». Ce qui signifie “Akwaba» en langue locale, c’est-à-dire “Bienvenue». Il s’agit là de l’expression de la volonté des autorités locales et des populations de San Pedro de souhaiter et de garantir un bon accueil aux visiteurs et aux équipes du Groupe F.
Le tronçon allant dudit corridor au quartier Balmer, en passant par le rond-point Ado de la gare routière, la préfecture et le rond-point du quartier “Cité» est également pavoisé. L’ensemble des talus qui jonchent les abords de ce boulevard, ont, eux aussi, bénéficié du coup de pinceau de l’artiste-peintre sollicité à cet effet.
Un enseignant d’art plastique en service à San Pedro. La ville balnéaire hôte de la Can a fait peau neuve, depuis la mise en œuvre des travaux d’embellissement impulsés par Ousmane Coulibaly, préfet de région, préfet du département de San Pedro, par ailleurs président du Comité local d’organisation de la Can (Colocan).
C’était à l’entame du mois de novembre, après une adresse à ses administrés et aux membres de l’administration publique de la localité. «San Pedro ne pouvait que s’attendre à ça. Aujourd’hui, nous pouvons dire fièrement qu’après Abidjan, c’est nous, qu’on le veuille ou non et nous l’avons démontré sur tous les plans. Nous voulons montrer aux yeux du monde que San Pedro est la meilleure, San Pedro une fois, San Pedro toujours. Il nous faut faire dans la discipline, afin de conserver notre dignité de ville hospitalière, vu que le Président de la République a souhaité que cette Can soit celle de l’hospitalité. D’autant plus qu’au-delà même de la Can, San Pedro est une ville touristique et industrielle qui a toujours su accueillir», les a-t-il exhortés.
Cette dynamique d’enjolivement de la ville va au-delà de tous ces drapeaux hissés presque au sommet des lampadaires ou mis devant des habitations, des maquis, des restaurants, des hôtels, des entreprises commerciales, les compagnies d’assurance, les banques et des bâtiments de l’administration publique locale.
Elle prend, par ailleurs, en compte la peinture en rouge et blanc des pieds des lampadaires et des bordures de bitume. Tout comme le ravalement de façades qui a touché une grande partie des édifices de la ville, en particulier ceux situés aux abords des principales artères.
Avec des décors ou pas, chacun y va de son inspiration et de son sens de l’esthétique. Les décorations lumineuses des ronds-points offrent un spectacle particulier destiné, à coup sûr, à capter l’attention des visiteurs et à les mettre dans un agréable confort visuel. C’est également le cas des énormes ballons lumineux faits de formes d’animaux, installés de façon linéaire et à même le sol, devant le tribunal de première instance de la ville.
Un réseau routier de qualité
Toute cette atmosphère esthétique repose sur un réseau routier riche en bitume, dont plusieurs voies nouvellement construites et renforcées à la faveur de la Can.
Entamés depuis plusieurs mois, ces travaux totalisent, à ce jour, 20 kilomètres de routes bitumées au cœur de la cité balnéaire. Notamment celle du quartier Balmer qui dessert les hôtels de haut standing de cette zone de la ville située en bordure de mer.
Ainsi que le tronçon compris entre le carrefour 3 “S’’ et le rond-point Ado de la gare, en passant par le pont qui surplombe le fleuve San Pedro. Ce pont a, par la même occasion, été dédoublé. Tout comme le tronçon qui était initialement à 2 fois une voie qui a été transformé en 2x2 voies.
Initialement 2x2 voies et un peu dégradée, la portion de route comprise entre le rond-point de la gare et celle du quartier «Cité» a été solidement renforcée.
Le tronçon allant de la gare au carrefour de l’université, lui, a été entièrement construit sur un équilibre de 2x2 voies éclairé et achevé. Il y a aussi le bitume de la route qui rallie la pharmacie Francophonie au rond-point de la «Cité» qui a été renforcé, après le traitement des points critiques. La route des grumiers ne fut guère en reste de ces travaux de voirie.
Selon Kouakou François, directeur territorial de la zone du Sud-Ouest de l’Agence de gestion des routes (Ageroute) à San Pedro, tout ce qui est axe à livrer avant la Can l’a été, afin d’assurer une circulation plus fluide aux visiteurs.
Restent, a-t-il fait savoir, les autres chantiers à l’intérieur des quartiers qui n’impacteront pas forcément le déroulement de la Can.
Concernant les liaisons interurbaines, le directeur territorial a indiqué que le pan de la côtière inclus entre le carrefour Jacqueville et San Pedro est entièrement achevé, la signalisation y comprise. San Pedro - Grand-Béréby aussi. Les points critiques de l’axe San Pedro - Soubré, quant à eux, sont en traitement, en vue d’une imminente rénovation.
Sécurité renforcée
Lancée le 22 décembre 2023, l’opération Espadon pilotée par la Direction générale des affaires maritimes et portuaires (Dgamp) vient à point nommé renforcer la sécurité maritime dans la région ouest du littoral ivoirien. Notamment à San Pedro où la ville accueille, en cette période, les matchs de poules du Groupe F de la Can 2023. Elle a pour objectif d’assurer la sécurité des plages et des lieux touristiques en bordure de mer. D’autant plus que cette cité portuaire est la 2e ville balnéaire hôte de la compétition, après Abidjan.
Cette opération vient consolider les acquis des opérations Épervier et Mirador. Sa mise en œuvre est assurée, sur le plan local, par la police de San Pedro, avec à sa tête le commissaire divisionnaire major Yéo Kolo Roger, préfet de police de San Pedro. Appuyée dans sa tâche par la gendarmerie locale. Cela, en vue de prévenir la menace djihadiste, la recrudescence de la criminalité et les accidents de la route, à l’occasion de la grand-messe du football africain.
Selon le préfet de police, plus de 600 agents des forces de défense et de sécurité sont mobilisés sur toute l’étendue du territoire pétrussien (relatif à San Pedro), à cet effet. À San Pedro, c’est la gendarmerie de la ville qui assure la mission de sécurisation de la Can.
Promouvoir le tourisme balnéaire et l’écotourisme
L’engouement est à son paroxysme du côté des maquis, des restaurants et autres établissements hôteliers de référence et de haut standing du centre-ville et ceux du quartier Balmer en particulier.
Chacun, à sa manière, veut capter l’attention des populations locales, mais surtout celle des visiteurs qui ont afflué dans la ville ces derniers jours.
C’est le cas de Jean Éloge Soman, chef cuisinier ivoirien et premier responsable du restaurant «Douces saveurs Beach» implanté à la plage de San Pedro, précisément à Balmer.
A la faveur de la Can, indique-t-il, les acteurs hôteliers ont agrandi la capacité d’accueil de leur espace gastronomique, afin de recevoir plus de monde. La qualité du service a été améliorée, à travers la formation du personnel et un recours à des extras a été fait. Il s’agit, selon lui, de journaliers qu’il emploie en vue de prêter main-forte à son personnel.
Les services des étudiants en Tourisme et hôtellerie de l’Université de San Pedro (Usp) ont également été sollicités, dans cette dynamique de renforcement des ressources humaines en la matière, dans le cadre d’un stage qui va durer le temps de la Can.
Ces sites ont été équipés d’écrans géants, à l’effet de projeter les matchs de la Can et de permettre aux clients de pouvoir les suivre de bout en bout. «Afin d’être dans les normes, nous avons sollicité un agrément auprès du Cocan qui nous a répondu favorablement. Ce qui nous vaut de nous ériger en village Can», a-t-il dit.
Au sein de ces espaces, a souligné le chef cuisinier, on ne trouve pas que la nourriture. Les attraits touristiques de la région y sont pleinement valorisés. «On a offert la place aux artisans de Côte d’Ivoire. Ils ont des stands chez nous que les visiteurs peuvent y acheter un souvenir de la Côte d’Ivoire. Ce sont des produits locaux», a-t-il confié.
La direction régionale du Tourisme et des Loisirs, quant à elle, a édité des circuits touristiques qu’elle a mis à la disposition des agences de voyages, en vue d’orienter au mieux les visiteurs vers les sites touristiques. Entre autres le rocher des amours, les baies des Taki, Monogaga, Grand-Béréby, le domaine Bini de Tolou, le site d’éclosion des tortues de mer du village de Rock Dougbale et les piscines naturelles de Tabaoulé.
Elle a aussi déployé, vers ces établissements hôteliers, des bénévoles issus d’instituts de formation en Tourisme et hôtellerie, dans un élan de soutien pour un meilleur accueil des visiteurs de la Can.
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