L'équipe de France, brouillonne et péchant devant le but, a néanmoins réussi l'essentiel en remportant sa première rencontre à l'Euro-2024 face à l'Autriche (1-0), lundi à Düsseldorf, mais la soirée a sérieusement été ternie par la fracture du nez de Kylian Mbappé.
Il est encore trop tôt pour connaître la durée exacte de l'indisponibilité de la superstar française, mais ce nez ensanglanté et "cassé", selon une source proche du joueur, en toute fin de match, constitue un gros point noir pour les Bleus. Le capitaine a été victime à la 86e minute d'un violent choc avec le défenseur autrichien Kevin Danso.
Bien avant, c'est lui qui s'était montré décisif en étant à l'origine du seul but tricolore, son centre côté droit étant repris de la tête dans ses propres filets par le malheureux Maximilian Wöber (38e).
Mbappé, qui avait fait sensation la veille en conférence de presse en appelant à faire barrage aux "extrêmes" lors des législatives, s'est une nouvelle fois mué en sauveur, comme il sait si bien le faire, pour sa 80e sélection. Avant que cette vilaine blessure ne vienne assombrir sa prestation.
"Il n'est pas bien, il est en mauvais état", a regretté le sélectionneur Didier Deschamps, en conférence de presse. "Il est entre les mains du staff médical, il a un nez qui est amoché c'est sûr. A voir, mais ça semble compliqué. Je n'ai pas les éléments, des décisions seront prises. Je l'ai vu allongé sur la table de massage. Ce n'est pas une égratignure. Je ne peux pas donner d'éléments précis, parce que je n'en ai pas."
- "Pas d'opération" -
Cette blessure de l'atout N.1 des vice-champions du monde est bien entendu une très mauvaise nouvelle pour "DD", qui a vu ses troupes particulièrement souffrir pour venir à bout des Autrichiens, en ratant pas mal d'occasions de surcroît.
Signe que l'heure est grave, le sélectionneur a tenu à rappeler que "l'équipe de France avec Kylian sera toujours plus forte".
Mais le président de la Fédération française Philippe Diallo s'est voulu rassurant. "Pas d'opération, ça va aller", a lancé le dirigeant aux journalistes en quittant l'enceinte de Düsseldorf.
Ce diagnostic et la fracture du nez ont été confirmés dans un communiqué par l'encadrement des Bleus, qui a précisé que le joueur avait subi des "examens radiologiques" à l'hôpital de Düsseldorf et avait "regagné le camp de base" de l'équipe près de Paderborn (Rhénanie du Nord-Westphalie).
"Un masque va être confectionné de façon à pouvoir permettre (...) d'envisager une reprise de la compétition après une période consacrée aux soins", a indiqué le staff.
Après une saison chaotique au PSG, une préparation délicate avec divers pépins physiques (dos, genou) et quatre séances d'entraînement manquées, Mbappé n'avait pourtant pas paru particulièrement gêné sur le plan athlétique et c'est de ses pieds qu'étaient arrivées les actions les plus dangereuses (9e, 45e+1, 54e avec un duel inexplicablement raté, seul devant le gardien autrichien, Patrick Pentz).
Peut-être quelque peu crispés après deux jours durant lesquels l'enjeu sportif a été largement éclipsé par les interventions tranchées de Marcus Thuram et de Mbappé au sujet des prochaines élections législatives, les Français, qui comptent parmi les grands favoris du tournoi, ont sorti une production plutôt pauvre.
- Enorme Kanté -
Le choix de Deschamps de titulariser Adrien Rabiot dans l'entre-jeu a en revanche été judicieux. Le milieu de la Juventus Turin, qui n'avait plus joué depuis le 20 mai pour cause de blessure, a fait du bien aux Français avec à ses côtés l'infatigable et toujours précieux N'Golo Kanté, de retour pour cet Euro après deux ans d'absence et un exil en Arabie saoudite (Al- Ittihad).
"NG" a été énorme en fin de match pour couper les trajectoires, notamment après un gros loupé de la défense et de William Saliba à la 85e minute.
Mais l'arrière-garde française a été globalement solide et c'est l'autre point positif à retenir. Saliba, titularisé en défense centrale au détriment d'Ibrahima Konaté, a ainsi bien tenu son rang, malgré cette grosse alerte, et a formé une charnière efficace avec Dayot Upamecano pour éteindre les velléités offensives des Autrichiens, qui ont poussé en seconde période pour égaliser.
Mais heureusement pour la France, les attaquants adverses n'étaient pas de taille pour inquiéter plus que de raison les défenseurs tricolores. Ce sera une autre musique vendredi à Leipzig où les Pays-Bas se dresseront sur la route des Bleus pour le choc du groupe D. Il faudra assurément montrer un autre visage pour arracher le billet pour les huitièmes de finale. Sans doute sans Mbappé.
kn/jnd
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