Elle a dû voir tout flou, la Loco de Waco, au moment où les écrans géants du Stade Olympique écrivaient « World Record ». Eh oui, Michael Johnson, ton record du 400 mètres vieux de 18 ans est enfin tombé, dimanche soir aux Jeux olympiques. Devant ton nez de commentateur pour la BBC, le Sud-Africain Van Niekerk a réalisé une course totalement folle du couloir le plus à l’extérieur, résistant aux retours de Kirani James et LaShawn Merritt.
« Je n'ai jamais rien vu de pareil. C'est fou. Il les a massacrés. Il peut descendre sous les 43 secondes » a reconnu sur la chaîne anglaise l’immense auteur du doublé 200-400 à Atlanta, en 1996. Mais sans doute a-t-il été, comme nous, un peu surpris.
Attention, Van Niekerk n’est pas n’importe qui : champion du monde du 400 l’an passé, déjà passé sous les 10 secondes au 100 mètres et sous les 20 au 200, il vient de devenir à 24 ans l’une des grandes stars de l’athlé. Mais de là à mettre presque une demi-seconde à son propre record personnel et 15 centièmes à celui de Michael Johnson… « Je ne m'y attendais pas, je me pince encore, rigolait-il en conférence de presse. Quand j'ai passé la ligne, j'ai regardé à ma gauche et je n'ai vu personne, Je pensais que quelqu'un allait me rattraper pendant la course, je me disais: ‘mais que se passe-t-il?‘, ça m'a donné de la motivation. ».
Bolt avait tout vu venir
Sans doute un coup tactique de sa grand-mère. Car oui, Wayde Van Niekerk est entraîné par sa grand-mère de 74 ans. « C’est une femme incroyable, raconte le petit fils. Elle m’a gardé discipliné et concentré. Je suis content de pouvoir lui confiance. Ce qu’elle a réussi comme coach, c’est extraordinaire. »
Subjugué par sa performance, Usain Bolt lui-même est venu féliciter Van Niekerk : « C’était dingue. Quand le record est tombé, j’ai fait ‘wow’. On en parlait l’autre jour avec mon coach et il me disait qu’il y avait deux hommes qui pouvaient faire tomber le record de Michael Johnson : Van Niekerk et moi. Il a tout : la puissance et la vitesse. »
C’est d’ailleurs ce qu’il lui avait dit, quasi-prophétique, lors d’un stage organisé en Jamaïque avant les Jeux. « Je suis allé là-bas (en Jamaïque au printemps) pour environ deux semaines d'entraînement. Bolt m'avait dit alors: ‘tu vas battre le record du monde’. Ce soir, il est venu me voir et m'a dit ‘je te l'avais bien dit’ ». Fallait le voir venir, quand même.
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