Champion d’Afrique en 2015 en Guinée équatoriale, l’international ivoirien Lacina Traoré est au cœur d’une polémique. En effet, il s'appellerait en réalité Traoré Ménéné et ne serait pas né en 1990 mais en 1988. L’Etoile Sportive d’Abobo et son président fondateur Ibrahim Koné, joint par RFI, qui affirme ce changement d'identité, demandent à être reconnu comme club formateur.
C’est sous le nom de Traoré Ménéné que l’attaquant international ivoirien Lacina Traoré aurait commencé le football au centre de formation de l’Etoile Sportive d’Abobo (ESA). Après une saison à l’ESA, Traoré atterrit au Stade d’Abidjan, qui aurait changé l'identité du joueur, avant de le transférer au CFR Cluj (Ligue 1 roumaine).
« A ma grande surprise, il avait changé d’âge et de prénom »
C’est en tout cas ce que déclare à RFI Ibrahim Koné, président de l’Etoile Sportive d’Abobo, joint par téléphone samedi 31 mars. Après avoir longtemps cherché à régler le problème à l’amiable, il a décidé de porter plainte contre X auprès de la Fédération ivoirienne de football.
Lacina Traoré et le Stade d’Abidjan auraient en effet causé du tort à l’ESA qui disparaît du passeport sportif du joueur monégasque prêté cette saison à Amiens. L’équipe d’Abobo n’a ainsi jamais perçu l’argent des différents transferts du champion d’Afrique 2015 en tant que club formateur. Le règlement de la Fifa prévoit qu'une taxe de 5 % soit prélevée sur chaque transfert entre deux pays et redistribuée entre les clubs formateurs où le joueur est passé entre son 12e et son 23e anniversaire.
« En 2005, j’ai recruté Lacina Traoré qui s’appelait à l’époque Traoré Ménéné. Ensuite il a été recruté au Stade d’Abidjan. Et à ma grande surprise, il avait changé d’âge et de prénom, raconte Ibrahim Koné. Voilà 13 années que le problème persiste (...) Ce n’est pas juste sportivement et c’est pourquoi je porte plainte. »
En un peu plus d'une décennie, Traoré Ménéné ou Lacina Traoré est passé par le Kouban Krasnodar en Russie avant de rejoindre le FK Anji Makhatchkala. En 2014, il arrive à Monaco qui depuis ne cesse de le prêter.
« J’attends que la fédération répare ce préjudice »
« Je ne sais pas combien de personnes ont contribué au changement de son nom. Nous l’avons formé et nous ne travaillons pas pour rien. Ne pas exister sur son passeport sportif nous fait perdre beaucoup en termes d’image, regrette Ibrahim Koné. A chaque fois que j’ai posé le problème, on m’a dit que cela allait s’arranger. Mais je ne veux plus que cela reste en l’état. Il évolue en Europe et nous n’avons rien. C’est une situation qui arrive souvent en Afrique. Quand cette histoire va être très médiatisée, beaucoup vont se reconnaître sur notre continent. »
Ibrahim Koné poursuit : « Je sais que beaucoup de choses peuvent prouver qu’il a bien joué dans notre club. Il va falloir trouver une solution. J’attends que la fédération répare ce préjudice. Dans le cas contraire, je pourrais poursuivre l’affaire devant le Tribunal arbitral du sport. »
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