Avant d'être bloqués dans une matrice qu'ils ont eux-mêmes créée cinq ans plus tôt, enfermant le PSG dans un cycle infernal qu'ils ne sont plus à même de contraindre.
Le 7 mars 2017, Neymar et Messi étaient les visages d’un précédent historique : la remontada. Générant l’angoisse psychologique qui plane encore au-dessus des Parisiens lors de chaque match à élimination directe en Ligue des champions et qui a fini par sceller leur échec, une fois passés du côté obscur de la force.
Comme enfermés dans un carcan qu’ils ont eux-mêmes crée. Depuis, Neymar a concédé une remontée historique face à Manchester United sous le maillot parisien, intégrant parfaitement le mal-être local seulement deux ans après son arrivée.
De son côté Lionel Messi, resté à Barcelone, encaisse deux remontadas consécutives, contre la Roma puis Liverpool, et devient à son tour l'incarnation d’un Barça qui enchaîne les contre-performances en Coupe d'Europe avec comme traumatismes ultimes le match du 8-2 face au Bayern, et une élimination face au club qui l'accueillera la saison d'après.
60 minutes pour exister, 30 minutes bloqués dans la matrice
Comme un symbole, presque cinq ans jour pour jour après ce cataclysme parisien au Camp Nou, les ex-compères barcelonais ont coulé avec le bateau parisien. Neymar et Messi se trouvent alors incapables d’insuffler un vent de révolte ou un quelconque leadership, au moins technique, pour permettre au PSG de se remettre dans le sens du jeu. Les deux hommes ont sombré avec le contexte, malgré leur performance rutilante durant les 60 premières minutes. Le premier but de Karim Benzema à la 61e minute a fini par leur rappeler les démons passés, qui dévorent les pensées de l’ensemble de l’effectif parisien depuis des années, Messi et Neymar n’y coupant pas.
Mais si l’histoire retiendra que le PSG s’est de nouveau fait éliminer de la Ligue des champions en ayant gagné le match aller, avec le trio magique cette fois-ci, les prestations de Neymar et Messi sur 60 minutes sont allées bien au-delà de ce qui pouvait être espéré par certains.
Le N et le M n’ont cessé de répéter les efforts défensifs, l’Argentin a apporté le surnombre dans le milieu de terrain en ressortant bien les ballons, s'est payé un duel (perdu) face à Courtois, quand le Brésilien tentait quelques appels pour mieux ouvrir l’espace à Kylian Mbappé.
Devant, le Français est sur orbite, rend fou Militão et Alaba, et finit par trouver l’angle fermé après avoir été lancé sur une sublime passe de Neymar pour le 1-0. Le joueur de 23 ans concentre d’ailleurs à lui seul plus de la moitié des tirs cadrés parisiens : trois sur cinq, pour autant de buts, deux ayant été signalés hors-jeu.
Et c’est une notion que Neymar et Messi ont bien intégrée : ils ne sont plus les leaders de cette équipe, qui ne tourne que lorsque Mbappé est à la conclusion. Là où Messi a toujours été un élément central à Barcelone, il est devenu un maillon de plus au milieu d’une chaîne, à mi-chemin entre Verratti et Mbappé.
Le changement, c'est les lieutenants
Neymar aussi a perdu de sa superbe, et n’a plus le coup de rein lui permettant de faire sauter un Dani Carvajal lui aussi en perte de vitesse. Le jeune qui clamait «?1% de chance, 99% de foi?» en mars 2017 après la défaite 4-0 du Barça à l’aller, s’est finalement lui aussi laissé aspirer par l’échec mental collectif.
Les années passant, les deux ont aussi perdu la fougue d’antan. Et malgré une performance salutaire sur les deux tiers du match, ils rappellent qu’ils ne sont plus que de très bons joueurs d’équipe serviteurs de Mbappé Ier, ayant égrainé leurs leaderships au fil des années.
Seul rescapé de la malédiction de la capitale, Kylian Mbappé devient le véritable capitaine d’un navire en perdition.
Seul rescapé de la malédiction de la capitale, Kylian Mbappé devient le véritable capitaine d’un navire en perdition.
Quand à la 93e minute Kylian Mbappé prend la profondeur avec l’espoir de mettre le but qui emmènera la rencontre en prolongation, il est seul. Et même lui ne peut plus faire la différence seul.
Lorsqu’il se retourne, le verrou madrilène se referme et le PSG perd une ultime fois le ballon.
Le coup de sifflet final scelle une nouvelle remontada pour le Paris Saint-Germain, comme un fléau inéluctable dans lequel le club est enfermé, depuis que Neymar et Messi en ont décidé ainsi.
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