Les associations noires demandent à la ministre des Sports et à la FFF de condamner le « blackface » de Griezmann
« Le blackface n’est pas une maladresse, c’est un acte raciste. » Après avoir posté une photo de lui « déguisé » en basketteur noir des années 80, le corps et le visage peints, une perruque afro sur la tête, Antoine Griezmann a été vivement critiqué. Y compris par le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), qui réagit ce lundi 18 décembre.
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« Le Cran le dit et le redit, le blackface n’est pas une maladresse, c’est un acte raciste. Dans une décision rendue le 21 mars 2017 après une saisine du CRAN, le Défenseur des droits l’a reconnu, et il a ajouté à ce propos : même si on ignore l’origine précise du blackface, ‘nul n’ignore que le fait de se grimer en noir renvoie à une vision péjorative et humiliante des personnes noires’. »
Le Cran souhaite aussi que la ministre des Sports, Laura Flessel, et la Fédération française de football « condamnent fermement ces pratiques, et prennent les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduite plus », ajoute Louis-Georges Tin, le président du CRAN
Je reconnais que c’est maladroit de ma part. Si j’ai blessé certaines personnes je m’en excuse.
— Antoine Griezmann (@AntoGriezmann) 17 décembre 2017
Antoine Griezmann critiqué après s’être grimé en basketteur noir
Le « blackface » est historiquement associé à des pratiques racistes. « Grizou » y voyait un « hommage » aux Harlem globetrotters.
Mauvaise publicité pour le joueur de football préféré des Français. Antoine Grizemann a déclenché une avalanche de critiques sur Twitter après avoir posté une photo de lui déguisé en basketteur noir des années 80, le corps et le visage peints, une perruque afro sur la tête.
Le « blackface », ce maquillage sombre porté par une personne blanche dans le but de ressembler à une personne noire, est historiquement associé à des pratiques racistes. Au XIXe siècle, il visait à rabaisser les Noirs dans les Etats du Sud des Etats-Unis au cours de pièces intitulées minstrel shows. Leur personnage principal, Jim Crow, un esclave afro-américain, a inspiré le nom des « lois Jim Crow » réglementant la ségrégation. Le « blackface » a pris de l’ampleur dans les années 1920 aux Etats-Unis avant d’être finalement condamné dans les années 1960, notamment grâce aux mouvements civiques. Un phénomène que Rue89 racontait dans cet article.
« Grizou » est manifestement passé à côté des efforts de pédagogie largement relayés par les militants anti-racisme ces dernières années : pour eux, le « blackface », c’est niet. Après la publication du joueur, les internautes se sont en tout cas chargés de lui rappeler : « T’auras beau avoir les meilleures intentions au monde ça changera rien au fait que faire un blackface c’est raciste », balance une utilisatrice de Twitter. « Parce que la couleur de la peau de quelqu’un n’est pas un costume », ajoute un autre.
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