Revenant sur son agression à Lomé le 29 septembre, le député au Parlement de la Cédéao Guy Marius Sagna a dénoncé des pratiques antidémocratiques visant à empêcher le dialogue avec des citoyens de l’espace communautaire.
Mercredi, lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, Guy Marius Sagna est revenu sur les circonstances de son agression au Togo, affirmant que sa rencontre avec des acteurs de la société civile n’avait aucun caractère politique. Le député au Parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a vigoureusement réfuté les accusations selon lesquelles cette réunion visait à soutenir l’opposition togolaise.
« Ces pratiques antidémocratiques, contraires aux droits et libertés les plus élémentaires, doivent être rangées au musée du rouet et de la hache de bronze », a déclaré Guy Marius Sagna, faisant référence aux brimades qu’il a subies avec d’autres acteurs de la société civile togolaise.
Selon lui, le gouvernement du Togo a adressé une lettre au Parlement de la Cédéao pour signaler que la réunion qu’il avait prévue avec des citoyens togolais le 29 septembre n’avait pas été autorisée, car elle n’avait pas été déclarée. En réponse, la présidente du Parlement de la Cédéao l’a convoqué à une « séance d’écoute » pour discuter de cette situation. « Sur l’affiche, il était inscrit +Venez nombreux+, ce qui a été interprété comme un appel à une réunion publique », a-t-il expliqué.
Il affirme avoir rétorqué à sa collègue parlementaire que « je n’accepterai pas que mes droits soient piétinés, même pour une rencontre privée entre quatre murs.» Il a ajouté que les pressions exercées pour interdire la tenue de la rencontre initialement prévue dans une paroisse, qui a finalement dû être déplacée, témoignent de la volonté du gouvernement de bloquer toute interaction entre lui et les citoyens togolais.
Le député a tenu à clarifier que la réunion en question n’était pas de nature politique. « Certains journalistes ont affirmé que ma rencontre était avec l’opposition togolaise, ce qui est faux », a-t-il déclaré. Guy Marius Sagna a précisé que la réunion rassemblait huit organisations de la société civile et quatre partis politiques.
« Même si j’avais rencontré l’opposition, cela n’aurait en rien constitué un crime », a-t-il pesté, tout en soulignant que sa demande formelle pour obtenir une salle de réunion avec des syndicats togolais n’avait pas reçu de réponse de la part du Parlement de la Cédéao. Il y voit une preuve de « collusion » entre le bureau du Parlement et le régime togolais.
Le jour de la rencontre, le dimanche 29 septembre, des gendarmes se sont positionnés en face du siège du parti où elle devait se tenir. « Des tortures ont été infligées publiquement », a révélé Guy Marius Sagna, s’inquiétant des violences exercées en plein jour contre les citoyens togolais. « Si de telles brutalités peuvent se produire à la vue de tous, que se passe-t-il dans l’ombre ? », a-t-il interrogé.
Le député sénégalais a conclu en réitérant que, contrairement aux informations qui ont circulé, aucune interdiction officielle n’avait été émise pour sa rencontre. « Tout cela fait partie d’un plan orchestré pour empêcher la tenue de ce dialogue », a-t-il dénoncé, tout en assurant qu’il continuerait de défendre les droits des peuples qu’il représente.
Guy Marius Sagna a par ailleurs fermement dénoncé les violences subies, en appelant à la justice pour le peuple togolais.
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