Côte d’Ivoire : modernisation du système de santé sous Alassane Ouattara, un bouclier face à la crise Mpox ?

Les investissements massifs réalisés depuis l’arrivée à la tête de l’État du Président Ouattara ont doté la Côte d’Ivoire d’un système de santé relativement robuste et moderne, capable de résister aux chocs sanitaires. Cependant, la crise Mpox rappelle que, malgré ces progrès, la vigilance reste de mise pour protéger les acquis et continuer d’améliorer la santé publique dans le pays.

Alors que la crise sanitaire du virus Mpox se propage en Afrique de l’Ouest, le gouvernement ivoirien mobilise un arsenal de mesures, renforcé par des années d’investissements dans le secteur de la santé.

Une réponse rapide face à une crise émergente

En août 2024, Abidjan a signalé ses premiers cas de Mpox. Bien que le pays ne soit pas à l’épicentre de l’épidémie, les autorités sanitaires n’ont pas tardé à réagir. Grâce à un réseau de santé renforcé par une  décennie d’investissements, le pays a rapidement déployé des mesures de contrôle pour freiner la propagation du virus. « La capacité de réponse de la Côte d’Ivoire face à Mpox est le fruit d’un effort continu d’amélioration des infrastructures de santé », ne manque pas de rappeler un expert de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) basé à Abidjan?.

Des infrastructures de santé modernisées

Depuis son arrivée au pouvoir en 2011, le Président Alassane Ouattara a fait de la santé une priorité nationale. Le bilan reflète cet engagement présidentiel : 253 nouveaux établissements sanitaires construits et 790 réhabilités pour une enveloppe globale de 287 milliards FCFA investie entre 2011 et 2021. Ces efforts doivent encore se poursuivre, avec un investissement supplémentaire de 1658 milliards FCFA pour la santé en cours sur la période 2020-2024. Et ce n’est pas tout. Jusqu’en 2030, Abidjan s’est engagé à une hausse annuelle minimale du budget alloué à la santé de 15 %.  Ainsi, le taux d’accès aux services de santé de la population en Côte d’Ivoire est passé de 44% en 2012 à 72% en 2022, en grande partie grâce à l’expansion des infrastructures de santé et à l’implémentation de la Couverture Maladie Universelle (CMU). Lancée en 2019, la CMU a permis à plus de 10 millions d’Ivoiriens d’accéder à des soins de santé de base.

D’autre part, la modernisation a permis de doter le pays d’équipements et de services de santé de pointe. Par exemple, la création du Centre national de radiothérapie pour le traitement des cancers ou encore l’ouverture de l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville.

La Côte d’Ivoire dispose désormais de 5 CHU et de 19 CHR répartis sur l’ensemble du territoire. Ces centres sont dotés de plateaux techniques avancés, leur permettant la prise en charge des cas complexes, y compris les maladies infectieuses comme la Mpox. À Abidjan, l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI) est capable de diagnostiquer rapidement les maladies émergentes et suivre leur évolution.

Lutte contre le paludisme et réduction de la mortalité maternelle et infantile

Le gouvernement Ouattara a aussi intensifié sa lutte contre les grandes maladies endémiques comme le paludisme. Le pays reste fortement touché, avec une incidence de 709 pour 1 000 chez les enfants de moins de cinq ans en 2023. Cependant, des campagnes de prévention et l’introduction récente du vaccin R21 devraient permettre de réduire considérablement ce fléau. En juillet 2024, 250 000 enfants ont été vaccinés contre le paludisme, une avancée dans la lutte contre cette maladie mortelle?.

En parallèle, les investissements dans la santé ont également eu un impact sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Grâce à l’amélioration des soins obstétricaux et néonataux, le taux de mortalité maternelle est passé de 614 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2011 à 400 en 2023, selon les données officielles. La mortalité infantile a également chuté, passant de 108 décès pour 1 000 naissances en 2011 à 72 en 2023?.

Un héritage renforcé par la gestion de la Covid-19

L’expérience de la Côte d’Ivoire dans la gestion des crises sanitaires s’est particulièrement démontrée durant la pandémie de Covid-19. Le pays a su mobiliser ses ressources, en mettant en place des centres de dépistage, des hôpitaux dédiés, et des campagnes de vaccination qui ont permis de contenir la propagation du virus. “Cette expérience a renforcé la capacité du pays à répondre à d’autres crises, comme celle de la Mpox, estime-t-on. Le gouvernement avait indiqué qu’il travaillait à capitaliser sur les leçons apprises pour améliorer la résilience de son système de santé face à des menaces sanitaires nouvelles et anciennes?” assure l’expert.