Une grande campagne pour mettre fin à la fistule obstétricale en Côte d’Ivoire d’ici 2030

Le mardi 13 mai 2025, le gouvernement ivoirien et l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) ont lancé une importante campagne à Abidjan. Leur objectif : éliminer la fistule obstétricale en Côte d’Ivoire d’ici 2030.

La campagne a été présentée lors d’un petit-déjeuner de presse. Journalistes, médecins, experts en santé et partenaires techniques étaient présents pour en parler. Cette action se déroulera du 12 au 24 mai 2025.

Une maladie encore trop méconnue

La fistule obstétricale est une blessure grave. Elle survient souvent après un accouchement difficile, sans soins médicaux appropriés. Elle provoque des fuites urinaires ou fécales incontrôlables. Les femmes atteintes sont souvent rejetées, isolées et souffrent beaucoup.

En Côte d’Ivoire, plus de 74 000 femmes vivent avec cette maladie, selon une étude réalisée en 2021.

Une injustice pour les femmes

Pour le Dr Honoré Kouamé, du ministère de la Femme, cette maladie est une injustice. « C’est le résultat d’un manque d’accès aux soins de qualité. Elle pousse des milliers de femmes à vivre dans la douleur et l’exclusion », a-t-elle déclaré.

Elle a aussi rappelé que ce problème ne concerne pas seulement la santé. Il touche aux droits humains. La fistule est liée aux mariages précoces, à l’excision, aux accouchements à domicile et à la violence faite aux femmes. « Elle détruit des vies », a-t-elle ajouté.

Pour y mettre fin, il faut agir sur tous les fronts : prévention, soins médicaux, soutien économique et sensibilisation des communautés.

Des progrès, mais le combat continue

Mme Cécile Compaoré Zoungrana, représentante de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, a souligné que la fistule est un drame évitable. « Grâce aux efforts de l’État et de nos partenaires, plus de 4 400 femmes ont été soignées depuis 2012, et 2 200 ont été réinsérées dans la société », a-t-elle affirmé.

Les médias, acteurs clés du changement

M. Sindou Cissé, président de la mutuelle des agents des médias privés, a interpellé les journalistes : « Vous avez un rôle essentiel. Par vos articles et vos reportages, vous pouvez faire entendre la voix de ces femmes oubliées. »

Son organisation, la MS-Médias, vise à mobiliser au moins 50 médias, produire plus de 50 contenus de qualité, et créer un réseau de journalistes engagés.

Une mission ambitieuse

Même si des progrès ont été faits, les responsables de la campagne reconnaissent que le chemin reste long. Leur espoir : éradiquer totalement la fistule obstétricale d’ici 2030. Et pour cela, chaque action, chaque voix, chaque article compte.