ll “n'y a aucun problème" entre "les peuples burkinabè et ivoirien", mais les politiques de ces pays "peuvent différer", a déclaré vendredi soir le président de transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, au moment où les deux Etats discutent la libération de deux gendarmes ivoiriens arrêtés en territoire burkinabè.
Le capitaine Traoré, interviewé à la télévision nationale burkinabè, a admis que les positions des deux pays pouvaient "différer". C'est notamment le cas à propos du Niger, théâtre d'un coup d'Etat en juillet et menacé d'une intervention armée par les pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
La Côte d'Ivoire avait condamné le coup d'Etat, affirmant être prête à envoyer au Niger un bataillon de soldats. De son côté, le Burkina Faso avait rapidement montré son soutien aux généraux au pouvoir, créant une coopération de défense avec le Niger et le Mali - également dirigé par des militaires -, l'Alliance des Etats du Sahel (AES). Ibrahim Traoré a également affirmé que depuis son arrivée au pouvoir, le Burkina Faso avait reçu "du matériel" de la Côte d'Ivoire.
"Il était question de faire une opération à nos frontières communes, on n'avait pas assez d'armes pour équiper notamment toutes les unités", a-t-il précisé. Les quelque 600 kilomètres de frontière que partagent les deux pays sont ciblés par des groupes jihadistes, très actifs au Burkina. Une contribution financière de la Côte d'Ivoire au Burkina Faso "serait la bienvenue", a ajouté le capitaine Traoré. Cette déclaration intervient au moment où des "discussions sont en cours" entre Abidjan et Ouagadougou, après l'arrestation plus tôt ce mois-ci de deux gendarmes ivoiriens en territoire burkinabè.
Jeudi, le porte-parole du gouvernement de la Côte d'Ivoire, Amadou Coulibaly, avait assuré que l'exécutif était "optimiste". Selon des médias ivoiriens, deux gendarmes ont été interpellés le 19 septembre de l'autre côté de la frontière au Burkina Faso alors qu'ils se trouvaient sur un site d'orpaillage clandestin.
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