Dans un article publié sur Facebook, Lookman Sawadogo, ex-directeur de publication du journal «Le Soir», au Burkina Faso, avait mis en cause un des magistrats membres de la commission d'enquête. Une commission chargée justement de faire la lumière sur les cas de manquement à la déontologie au sein de la magistrature, et donc notamment des cas de corruption. Ces magistrats qui ont ensuite porté plainte contre le journaliste.
Le 5 avril 2017, Lookman Sawadogo, ex-directeur de publication du journal Le Soir, écrivait sur sa page Facebook que des choses pas catholiques pèseraient sur un membre de la commission d'enquête du Conseil supérieur de la magistrature et que les membres de cette commission tenteraient de « noyer » l'affaire. Quelques mois plus tard, six magistrats membres de cette même commission engagent des poursuites judiciaires contre Lookman Sawadogo pour diffamation.
« Les membres de la commission d’enquête reprochent à notre client de les avoir diffamés. Et malheureusement, nous avons constaté avec étonnement que la citation qui a été délaissée à notre client l’expose à une peine d’emprisonnement, en plus des peines d’amende », explique Anne Sori Ouattara, l'un des avocats de Lookmann Sawadogo.
Maître Séraphin Somé qui représente les magistrats, estime qu'en publiant des informations « non vérifiées » sur une page Facebook, Lookman Sawadogo a porté atteinte à l'honneur et à la considération des membres de la commission d'enquête : « Est-ce que la liberté de la presse donne droit à un monsieur qui se couvre du manteau de journaliste de proférer des déclarations diffamatoires sur une page Facebook ? », interroge maître Somé.
Le procès qui s'est ouvert jeudi n'a duré que quelques minutes. Les avocats de la défense ont demandé un renvoi, le temps qu'ils prennent connaissance de tout le dossier.
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