Au Burundi cela fait plus de deux semaines que le défenseur des droits de l’homme Germain Rukuki est détenu. Ancien membre de l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), aujourd’hui employé de l’Association des juristes catholiques du Burundi, Germain Rukuki a été arrêté le 13 juillet dernier et transféré dans les geôles du très redouté SNR, le service de renseignements burundais. Les ONG de défense des droits de l’homme se mobilisent pour demander sa libération.
Après deux semaines aux mains du SNR, Germain Rukuki se trouve à la prison de Ngozi dans le nord du pays. Pourquoi est-il incarcéré à plus de 120 km de son domicile et du lieu de son arrestation ?
Jean-Baptiste Baribonekeza, président de la Commission nationale indépendante pour les droits de l’homme l’ignore, tout comme les faits qui lui sont reprochés à Germain Rukuki qui n’a vu ni médecin ni avocat. Mais pour lui, pas de raison de s’inquiéter : « En principe, il n’y a pas de problème d’accès aux avocats par rapport aux personnes détenues qui le demandent. Pour ce qui est du médecin, c’est la même chose. En principe il a accès au service médical de la prison. On n’a pas d’information disant qu’il aurait un problème de santé particulier. On considère qu’il a donc accès à un médecin. »
Gerald Staberock, secrétaire général de l’Organisation mondiale contre la torture, fait un constat bien différent. « Les services secrets burundais ont une réputation assez forte de la torture et d’autres mesures illégales, explique-t-il. Donc, exactement là où la torture est très probable, on a vu des défenseurs qui ont disparu, ou qui ont dû quitter le pays, qui ont été radiés du barreau du Burundi. »
Cela fait près d’un mois que trois membres de l’ONG Parcem sont eux aussi détenus au Burundi, un pays où la plupart des ONG de défense des droits de l’homme sont suspendues ou interdites comme la ligue Iteka. Sa trésorière Marie Claudette Kwizera est portée disparue depuis un an et demi.
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