Ce vaccin remplace les doses d'AstraZeneca, disqualifiées par les autorités car moins efficaces contre le variant sud-africain.
Malgré les appels de grandes figures politiques, comme Desmond Tutu, à se faire vacciner, on hésite encore beaucoup dans les rues du township de Soweto.
On n’entre pas dans le petit salon de Tiny Dlamani sans s’être désinfecté les mains à l’entrée. À 53 ans, cette habitante de Soweto respecte les règles sanitaires à la lettre. Et l’arrivée des vaccins dans le pays est pour elle un soulagement. « Je suis contente, car ça va être une bonne chose pour les gens, estime-t-elle. Tout le monde partage pleins d'histoires à ce sujet, on reçoit plein de vidéos. Moi, je n’écoute que les médias officiels. »
Mais beaucoup préfèrent suivre les théories du complot sur les réseaux sociaux.
La méfiance reste grande, alors que la médecine a été manipulée sous le régime de l’apartheid pour tenter de contrôler les populations noires.
Benedict travaille pour une entreprise de pompes funèbres et voit tous les jours les dégâts que provoque le virus. Mais il reste malgré tout très sceptique face au vaccin.
« Avant, on faisait quatre ou cinq enterrements par semaine, et maintenant cela peut monter jusqu’à vingt, explique-t-il. Mais moi, j’ai quand même très peur de me faire vacciner ! Peut-être que cela me rendra encore plus malade, qu’est-ce que j’en sais ? Il faut d’abord m’expliquer comment ça marche. »
« Ce serait égoïste de transmettre la maladie partout »
Le président Cyril Ramaphosa a précisé que personne ne serait forcé de se faire vacciner. En attendant son tour, Thato discute du sujet tous les jours avec ses amis. « Pour d’autres maladies, cela a mis longtemps avant de trouver un vaccin, affirme-t-il. Pour le VIH, on n’a toujours rien et là, ce virus vient juste d’apparaître et on a déjà un vaccin. Donc cela pose question. Mais ce serait égoïste de ma part de ne pas accepter le vaccin et de transmettre la maladie partout. »
La chorale Ndlovu Youth
Choir s’est aussi emparée du sujet, et vient de sortir une chanson pour encourager les Sud-Africains à se faire vacciner, provoquant des réactions mitigées. Pour commencer, la campagne de vaccination se concentrera exclusivement sur les personnels de santé. Puis viendra le reste de la population, en deux phases.
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