En Ethiopie, l'ancien président de la région Ogaden a été arrêté ce lundi 27 août. Depuis 2010, Abdi Iley était à la tête de cette zone stratégique en proie aux violences. Selon les autorités, il est accusé de violations des droits de l'homme et d'avoir fomenté des violences communautaires et religieuses. Les enquêteurs ont également affirmé avoir découvert cinq kalachnikovs et quatre pistolets à son domicile.
Devant les caméras, Abdi Iley est sorti de chez lui l'air dépité, sans menottes, mais entouré de la police fédérale. Une chute brutale après quasi dix ans de règne sur l'Ogaden.
L'étau se resserrait depuis plusieurs semaines. Suite à une intervention de l'armée fédérale dans la région, l'homme avait démissionné début août et était assigné à résidence. Ce week-end, le Conseil régional a levé l'immunité d'Abdi Iley et de six autres responsables, laissant présager la suite.
Personnage puissant et controversé, Abdi Iley est accusé de nombreuses violations des droits de l'homme. Selon Human Rights Watch, il avait le contrôle de la Police Liyu, une force paramilitaire ayant mené de violentes opérations de contre-insurrection contre le groupe rebelle ONLF.
De nombreuses années durant, cette police s'est livrée à des exécutions, viols, mauvais traitements. Elle a perpétré des attaques hors de la région Somali, contre d'autres communautés, comme les Oromos.
« Début de justice pour les victimes »
Pour Maria Burnett, chercheuse à Human Rights Watch, l'arrestation d'Abdi Iley « est un début de justice pour les victimes. D'autres personnes qui ont commis ou commandité des crimes doivent aussi être tenues pour responsables ».
Abdi Iley était également à la tête d'un réseau de contrebande entre la Somalie et Addis Abeba. « Il était aussi devenu puissant grâce à ça, puisqu'il bénéficiait de la protection de généraux et de membres de l'élite tigréenne, tous mêlés au trafic », confie un chercheur.
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