D'après un rapport de l'association Voix de la femme amazighe, les juges marocains continuent à marier des jeunes filles mineures en contradiction avec le Code de la famille en vigueur depuis 2004.
Conformément au Code marocain de la famille, la Moudawana, l'âge minimum légal du mariage est passé de 15 à 18 ans. Pourtant, des juges continuent à marier des jeunes filles mineures dans l'objectif, prétendent-ils, de les protéger du mariage coutumier « par la Fatiha » qui a recours à la simple lecture de la sourate « Fatiha » du Coran et ne leur garantit aucun droit.
D'après les dernières statistiques relevées par les organisations locales, rien qu'en 2016, il y aurait eu environ 40 000 mariages de mineures. L'étude publiée récemment par les militants de l'association Voix de la femme amazighe montre que la plupart des décisions autorisant le mariage des mineures s'expliquent par le manque de ressources financières de leurs familles. Il s'agit donc d'une « exploitation économique d'une catégorie sociale vulnérable », estiment les auteurs du rapport.
Contactée par l'agence Sputnik, la journaliste militante marocaine Sana al Adji a qualifié d'inadmissible l'autorisation judiciaire de mariages de mineurs.
« Les mineurs ne se marient pas, mais ils sont mariés, alors que le mariage sous-entend un accord mutuel. En dépit de l'âge minimum légal fixé dans le Code de la famille, certains juges autorisent le mariage d'enfants extrêmement jeunes pour les protéger du mariage par la Fatiha ou en raison des positions patriarcales », a déclaré Mme al Adji.
Selon elle, en vue de régler ce problème, les autorités doivent œuvrer notamment pour créer de nouveaux emplois. Dans le même temps, la législation doit être améliorée pour protéger la femme et ses droits et non pour consolider les vestiges patriarcaux, conclut la militante.
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