La justice malienne a ordonné mardi 28 janvier la remise en liberté provisoire d’Amadou Haya Sanogo et de ses coaccusés, en attente depuis près de sept ans d’un jugement dans l’affaire « des bérets rouges », du nom des 21 hommes retrouvés morts dans une fosse commune près de Bamako.
« Sanogo et ses quinze coaccusés ont été remis en liberté, en attendant leur procès », s’est réjoui Cheick Oumar Konaré, l’un des avocats du chef de l’ex-Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE).
La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a rendu mardi son délibéré sur la demande de mise en liberté formulée par les avocats du général et ses coaccusés.
« Aucun contrôle judiciaire n’a été instauré. Sanogo est libre de ses mouvements », précise l’avocat, pour qui cette décision est « une victoire et une grande joie après sept ans de détention ». Sanogo se trouvait mardi dans la capitale malienne, selon son avocat, mais il n’a pas pris part à la rencontre au palais de justice.
L’ex-putschiste attendait son procès depuis son arrestation en 2013, qui avait mis fin au pouvoir de la junte au Mali. Il est accusé d’avoir ordonné l’assassinat de 21 bérets rouges en 2012. Les corps de ces hommes fidèles au président déchu Amadou Toumani Touré et qui avaient tenté de renverser les putschistes avaient été retrouvés en 2013 dans une fosse commune.
Auparavant en résidence surveillée
Sanogo vivait depuis dans une résidence surveillée à Sélingué, dans la région de Sikasso, où son procès avait été délocalisé en novembre 2016. Après son ouverture spectaculaire, celui-ci avait été ajourné, la défense ayant rejeté les conditions dans lesquelles les analyses des ossements découverts dans le charnier avaient été faites. Les résultats définitifs de la seconde autopsie n’ont toujours pas été officiellement communiqués.
Les familles des victimes avaient exprimé leur inquiétude quant à la reprise du procès.
« Nous avons appris la nouvelle de la liberté provisoire accordée à Amadou Haya Sanogo et ses codétenus. Nous souhaitons juste la stabilité pour notre pays. Pour le moment, nous allons nous réunir avec nos avocats et allons bientôt communiquer notre position officielle sur le sujet », a dit Sagara Bintou Maiga, présidente de l’association des femmes victimes de l’affaire « des bérets rouges ».
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