Les accusations et contre- accusations de fraudes qui ont très vite laissé place à un dangereux jeu d'auto-proclamation font redouter le pire au Gabon, en ces lendemains de présidentielle très incertains. Gare au spectre ivoirien.
Où va le pays d'Omar Bongo?
Vers l'émergence tant prophetisée par Ali, le successeur de son père qui entend bien se succéder à lui-même? Ou à contrario vers le KO?
Les signaux (rouges) émis depuis Libreville semblent plutôt illuminer la seconde hypothèse. Tant ces lendemains de l'élection présidentielle du samedi 27 août sont incertains. La proclamation des résultats de ce scrutin à tour unique, et à haut risque, est annoncée demain. Mais déjà on en connaît le vainqueur. Les vainqueurs.
Jean Ping, longtemps pilier du régime des Bongo père et fils, avant de se recycler dans l'opposition, s'est très vite déclaré vainqueur de la présidentielle, et non sans appeler le président sortant, Ali Bongo, à reconnaître sa défaite et le féliciter.
Ce dernier ne s'est pas laisser faire. Il est monté également au créneau pour dire que sa victoire ne souffre d'aucune incertitude.
Cette guerre des nerfs est tout sauf un hasard.
Car avant même la fermeture des bureaux de vote, samedi, les deux camps se sont accusés mutuellement de fraudes. Certes c'est un serpent de mer qui ressurgit au Gabon à chaque élection. Mais cette fois son venin semble plus toxique. Le contexte étant des plus explosifs.
Dans ce climat, il n'y a plus guère de suspens pour les résultats de demain. Les dés sont pipés. La proclamation des résultats est presque anecdotique. Pire, tous les ingrédients sont hélas réuni pour qu'elle soit le détonateur de cette poudrière sur laquelle est assise aujourd'hui le Gabon.
Une poudrière semblable à celle qui avait fait sauter la Côte d'Ivoire
Pareil qu' 2010, où le sortant Gbagbo, et son challenger Ouattara, avait chacun revendiqué sa victoire. On connaît la suite: un pays à feu et à sang, des milliers de morts, un territoire divisé, un président sortant et sa femme humiliés à la face du monde avant d'être livrés comme des colis encombrants à la justice (internationale pour l'un, nationale pour l'autre), un président entrant imposé et béni par la fameuse communauté internationale, une chasse aux sorcières, des milliers de réfugiés et d'exilés, etc.
Vu ce qui est en train de se passer, c'est peu donc de dire que le spectre ivoirien guette le Gabon. Inexorablement. Dangereusement.
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