Le tribunal militaire de Mbuji-Mayi, au Kasaï-oriental, a abandonné samedi les charges de crime de guerre contre sept soldats poursuivis après un massacre présumé de civils dans cette région du centre de la République démocratique du Congo.
« Le tribunal militaire a disqualifié les infractions de crimes de guerre par meurtre, crimes de guerre par mutilation, crimes de guerre par traitements cruels, inhumains et dégradants et refus de dénonciation d’une infraction commise par des justiciables de juridictions militaires » retenues par le parquet militaire, a déclaré à l’AFP Me Jimmy Bashile.
Vidéo troublante
Le 18 mars, le parquet militaire avait annoncé l’arrestation de sept militaires dans le cadre de l’enquête portant sur une vidéo largement partagée en février sur les réseaux sociaux montrant ce qui apparaît comme une scène de massacre de civils par des présumés membres des Forces armées de la RDC (FARDC) dans un village du Kasaï-oriental.
« Sur décision du tribunal, nos sept clients ne seront plus poursuivis que pour des infractions du droit interne à savoir: meurtre, dissipation de munitions et outrage », a ajouté l’avocat interrogé par téléphone au terme d’une audience tenue samedi.
« Un pas est franchi vers la manifestation de la vérité », a estimé Me Bashile.
3000 personnes tuées
Depuis septembre, quatre provinces du centre de la RDC sont secouées par des violences qui impliquent des miliciens, soldats et policiers, après la mort d’un chef traditionnel qui défiait le pouvoir de Kinshasa.
Ces atrocités ont causé la mort de plus de 3.000 personnes, selon l’Église catholique, ont fait 1,3 million de déplacés et l’ONU y a dénombré 42 fosses communes. Deux experts onusiens, missionnés par le secrétaire général de l’ONU pour enquêter sur ces violences, y ont été assassinés en mars.
L’ONU a exhorté samedi la justice militaire congolaise à « accroître significativement ses efforts » pour poursuivre « avec la plus grande fermeté » et de manière « crédible et systématique » les responsables des crimes commis par les miliciens et par les forces de sécurité dans le Kasaï en vue de « prévenir de nouvelles atrocités ».
Avec Jeune Afrique
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