Selon un bilan établi par l'armée, depuis la fin du mois de mars, 390 miliciens de Kamwina Nsapu et 124 membres des forces de l'ordre ont été tués dans la province du Kasaï. Les deux camps s'affrontent depuis plusieurs mois dans des violences qui tuent aussi des civils, non mentionnés par le bilan officiel.
« Nous avons tué 390 miliciens et nous avons enregistré 39 tués dans les rangs des FARDC, les forces armées, ainsi que 85 policiers tués dans ces opérations », a déclaré le 15 mai le général de brigade Léon-Richard Kasonga, porte-parole de l’armée congolaise.
Au sujet des miliciens de Kamwina Nsapu, il a par ailleurs affirmé qu’il s’agissait d’ « insurgés terroristes » dont l’objectif était de « semer la terreur ». Avant de poursuivre : « Nous avons le devoir de mettre fin à l’action de ces rebelles qui se livrent à des exécutions sommaires, saccagent, incendient les édifices publics et privés ». Le général de brigade a par la même occasion montré une vidéo de présumées exactions commises par les miliciens en question, dans le Kasaï.
En revanche, il n’a pas présenté de bilan du nombre de civils tués pendant les opérations militaires. Depuis septembre 2016, la région du Kasaï, au centre de la RDC, est secouée par des violences impliquant miliciens, policiers et soldats.
Celles-ci ont fait des centaines de morts et 1,27 million de déplacés après le soulèvement des partisans de Kamwina Nsapu. Après s’être rebellé contre le pouvoir de Kinshasa, ce chef traditionnel a été tué en août 2016 lors d’une opération militaire.
Selon l’officier, 26 militaires et policiers sont blessés et 9 autres sont portés disparus depuis l’éclatement de ces violences. L’armée aurait par ailleurs, selon lui, capturé 503 miliciens, dont 54 mineurs depuis fin mars. L’ONU accuse les rebelles de Kamwina Nsapu d’enrôler des enfants-soldats et d’avoir commis des atrocités, tout en dénonçant également l’usage disproportionné de la force par l’armée congolaise.
Enquête sur le meurtre des experts de l’ONU
En mars, deux experts onusiens avaient été enlevés dans le Kasaï et leurs corps retrouvés 16 jours plus tard dans une fosse commune, alors qu’ils étaient missionnés par le secrétaire général de l’ONU pour enquêter sur les violences dans la région. Les Nations unies ont en effet découvert il y a plusieurs mois 40 fosses communes dans la région.
La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU avait pressé Kinshasa de coopérer avec sa commission d’enquête chargée de se pencher sur les meurtres de ses experts et sur les fosses communes découvertes dans le Kasaï.
L’armée a pour sa part appelé les populations à se désolidariser des miliciens ou à convaincre ceux de leurs proches qui en font partie de déposer les armes.
Source : Jeuneafrique.com
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