Le premier volet de la série de procès diligentée par l'Instance vérité et dignité contre l'ancien président Zine el-Abidine Ben Ali et ses proches pour leurs exactions à l'encontre d'opposants s'est ouvert le 29 mai dans un tribunal comble, mais en l'absence des principaux accusés.
Kamel Matmati, membre du mouvement islamiste Ennahdha, a été arrêté sur son lieu de travail le 7 octobre 1991 à Gabès, dans le sud de la Tunisie. Il a ensuite rejoint la foule des « disparus » du régime Ben Ali. Sa famille devra attendre 2016 pour qu’il soit déclaré mort après avoir été torturé en prison, peu après son arrestation, et n’a toujours pas récupéré son corps.
Sept ans et demi après la révolution et quatre ans après la mise en place de l’Instance vérité et dignité (IVD), chargée de rendre justice aux victimes des violations des droits de l’Homme sous les régimes ayant suivi l’indépendance et durant les troubles post-Révolution, le procès pour le meurtre de Kamel Matmati s’est ouvert mardi 29 mai dans une salle comble, mais en l’absence des accusés, a constaté une journaliste de l’AFP.
Après une journée d’audience émouvante, qui a permis d’éclairer les exactions policières, la cour a fixé la prochaine audience au 10 juillet, s’engageant à s’assurer que les accusés soient dûment convoqués, sans préciser si des mandats d’arrêt ou demandes d’extradition seraient délivrés.
Outre Ben Ali, exilé en Arabie saoudite, douze accusés dont son ministre de l’Intérieur Abdallah Kallel et Mohamed Ali Ganzoui, ancien chef de la Sûreté, sont poursuivis pour homicide, torture ou disparition forcée dans les 25 dossiers renvoyés par l’IVD devant les treize tribunaux spécialisés créés dans le cadre du processus de justice transitionnelle.
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